Peinture à l'huile

La peinture à l'huile est un matériel de peinture, qui utilise un mélange de pigments et d'huile siccative, permettant d'obtenir une pâte plus ou moins consistante.



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Matériel de peinture

Peinture à l'huile

La peinture à l'huile est un matériel de peinture, qui utilise un mélange de pigments et d'huile siccative, permettant d'obtenir une pâte plus ou moins consistante. L'huile utilisée est le plus souvent l'huile de lin ou l'accessoire de plonger.

La peinture à l'huile «sèche» plus lentement que la peinture acrylique et sert à mieux mélanger les couleurs ou de récupérer plus aisément un défaut.

Ce qu'on nomme «séchage» est en réalité une oxydation de l'huile, qui se polymérise et durcit, sans changer l'aspect de l'œuvre, et en quelque sorte, emprisonne les pigments et permet la conservation de la peinture[1].

Il est aussi envisageable d'obtenir des effets de matière ou de reliefs avec une pâte assez consistante. L'utilisation d'une spatule nommée aussi couteau permet par exemple d'obtenir du relief et d'augmenter ainsi la matière de l'œuvre.

Technique

Les peintres ont toujours utilisé, pour fixer les couleurs, des matières agglutinantes, comme les gommes, la colle de peau, l'œuf, la cire, la Chaux, etc. Vers la fin du Moyen Âge, on trouva le procédé de l'huile siccative, et les frères Van Eyck furent les premiers à appliquer avec maîtrise la nouvelle technique. Jusqu'au XIXe siècle, les peintres, ou leurs élèves, broyaient eux-mêmes les couleurs, pigments en poudre, avec l'huile de lin ou l'huile d'œillette, qui sont siccatives et restent transparentes en séchant, ils les employaient aussitôt et n'avaient pas, comme actuellement, la facilité d'acheter des tubes de couleur toute préparée, broyée mécaniquement le plus fréquemment.

La technique est restée longtemps immuable : le peintre dessinait sur la toile ou sur le panneau de cuivre ou de bois préparé, peignait (quelquefois en grisaille) en couche mince, sur ce dessin, en donnant l'effet de lumière par le jeu des ombres et des reflets, puis, une fois cette première couche bien sèche, la recouvrait de glacis teintés, transparents, donnant la coloration. Le tout formait une surface bien unie, comme une toile cirée. Puis les audacieux osèrent accentuer les lumières en leur donnant une épaisseur. Ce procédé devint général, et de nouvelles techniques sont nées : peinture en pleine pâte, par touches scindées, avec ou sans ébauche préparatoire. Les théories de Chevreul, les découvertes des physiciens influencèrent des peintres comme Eugène Delacroix, puis, plus tard, les impressionnistes. Ces théories influencèrent aussi un mouvement nommé le pointillisme, ou néo-impressionnisme, avec la décomposition de chaque ton en tons primaires, comme celle de la lumière solaire par le prisme en spectre coloré. Des techniques nombreuses, des théories, des écoles ont vu le jour et il en naît constamment de nouvelles.

Traditions

La peinture à l'huile, telle que l'ont découverte les Flamands - dont les frères van Eyck, repose sur des principes simplifiés par les progrès de la technique. Il n'est plus indispensable de tout faire à la main, depuis la préparation des supports jusqu'au mélange des couleurs, ni d'effectuer un tour du monde et en rapporter des produits de base ; enfin nul n'est besoin de torturer un maître d'atelier pour en extraire quelque secret. Les manuels sont particulièrement didactiques et les marchands de couleurs idéalement documentés. Le matériel de peinture représente un gros marché qui repose sur une offre et une demande aussi pléthoriques.

Le liant, comme son nom le laisse supposer, lie les éléments colorés - nommés pigments – entre eux. Dans ce cas il est à base d'huile de lin purifiée, ou d'huile d'œillette. On peut perfectionner la pâte avec des résines. Van Gogh lui-même utilisait ce procédé.

Le médium crée cette pâte malléable et par conséquent facile à étaler. Il est à base d'huile, qu'on nomme «gras», et d'essence qu'on dira «maigre» par opposition. En effet, l'huile de lin est bien plus grasse que l'essence de térébenthine rectifiée. Si on utilise l'huile d'œillette et l'essence de pétrole, la différence est la même.

Le vernis est un complexe de type médium, dont la définition mériterait un chapitre à lui tout seul.

La tradition veut qu'on débute par définir un support propre et correct, qui fluctue du papier à la toile de lin, dûment apprêtée à l'acrylique ou au gesso, et qu'on nourrisse ce support de couches successives au fur et à mesure qu'elles sèchent. Et plus on avance, plus les couches sont grasses. L'explication en est particulièrement simple. Les couches maigres mettent peu de temps à siccativer. Elles entreraient en conflit avec les précédentes si elles étaient plus grasses parce qu'elles traîneraient à s'oxyder à leur tour, d'où un phénomène variant entre la peau d'orange et celle du reptile au cours de la mue... À éviter, selon les traditions.

Ce phénomène bien compris, le problème reste entier : la toile est toujours vierge. Selon la tradition, il est bon d'arriver devant le support avec un projet ou à la rigueur : une grande détermination.

Deux approches majeures

Née des ateliers classiques et des grands formats tels qu'ils garnissent nos musées, la tradition reste la base référentielle de nombreux peintres. Les couches picturales du tableau sont nombreuses et exploitent les transparences de certains pigments, alliée à celle, plus évidente, des médiums. On les nomme «jus» (très peu de pigment et énormément de médium), «glacis» (très peu de pigment et énormément de médium corsé en résine), «vellatures» (très peu de pigment, énormément de médium corsé en résine et un petit peu de blanc)... Par opposition à «pâte», «matière», «charge»... Cette tradition donne à la peinture à l'huile toute sa subtilité et sa profondeur. La lumière peut, si elle est bien construite sur un support savamment préparé, sortir du fond du tableau, du fait de la place qui lui aura été réservée tout au long de l'exécution.

L'huile respectant les traditions d'atelier implique une mise en œuvre longue et capricieuse, dont les secrets sont scellés avant tout par le génie des illustres artistes qui lui ont donné son statut prestigieux. Si le contour de Vermeer reste un mystère, est-ce du fait d'un procédé ou d'une incomparable légèreté ? Les lumières de Vinci sont-elles calculées ou miraculeuses ? Les touches de Degas ont-elles un sens ou une inspiration ? Il est des œuvres devant lesquelles l'inévitable «c'est parce que» devient muet.

L'autre façon d'entreprendre l'huile est bien plus récente et date de l'invention du tube par l'industrie de la peinture. Séduits par cette nouveauté, les artistes ont échappé à la clairière intérieure de leur atelier pour rejoindre celle des bois. Quelques contraintes les accompagnaient : celle du format à transporter - à l'aller et au retour, et celle du temps Chronos. Il leur fallut se créer une technique pour saisir le motif dans sa fugitive cohérence. Les précédents du genre tenaient plus de l'esquisse et du brouillon préparatoire que de l'œuvre achevée. Ils inventèrent «la touche», seul moyen de rendre et la couleur et la lumière envisageable en une seule fois. Impressionnisme, pointillisme, post-impressionnisme, fauvisme, expressionnisme, tous ces courants n'ont cessé d'explorer les limites de la peinture à l'huile dite alla prima - c'est à dire première couche.

La réflexion sur la peinture a énormément évolué. La technique et sa maîtrise ont perdu une partie du prestige qu'elles avaient gagné au cours de nombreux siècles d'histoire. Par le fait d'un décalage. La vraisemblance avait pris plus d'importance que le sens pictural dans l'appréciation du genre. La révolution de l'art moderne forme un retour du sens au-delà des moyens, par dessus la capacité technique à représenter le monde. Plus tard, ce débat du sens et des moyens réapparaîtra sous une autre forme, au bout de l'abstraction : lorsque le sujet est «dépassé», il ne reste que la question de l'outil.

Historique

L'invention de la peinture à l'huile est attribuée au peintre flamand Jan van Eyck (1390-1441), mais le procédé consistant à mélanger les pigments dans l'huile était déjà connu de Theophilus au XIIIe siècle.

En réalité, il n'y a pas eu de révolution technique au sens stricte mais une longue évolution. En effet les peintres du moyen-age utilisèrent énormément les temperas qu'ils recouvraient quelquefois d'une ultime couche huileuse en guise de protection. Au fil des générations, cette couche d'huile c'est progressivement chargée en pigment donnant ce qu'on peut qualifier de premier glacis. On retrouve d'ailleurs dans les tableaux des frères Van Eyck, en dessous d'inombrables couches de glacis cette sous couche à la tempera. Les panneaux conçus pour être peints étaient imprégnés de plusieurs couches de colle et d'enduit, quand le bois était imparfait, ce qui était fréquemment le cas dans les pays du sud (Italie, Espagne), ils étaient préalablement marouflés d'une fine toile pour limiter les effets de dilatation ou de rétraction du bois.

L'inconvénient de cette technique était que la dimension des tableaux était assez limitée, d'une part à cause de la grandeur maximale qui pouvaient être atteinte avec des planches, d'autre part, par le poids des œuvres.

C'est à partir du XVe siècle que l'utilisation de châssis entoilés fait son apparition. On en trouve les premières utilisations sur des volets d'orgue à Venise. Ce sont d'ailleurs les Vénitiens qui réprendront cette pratique en Italie dans le courant du 16ème siècle et en Flandres via l'influence de Rubens au 17ème siècle. La toile la plus fréquemment utilisée est le lin. Elle doit être recouverte d'une couche d'enduit autorise la peinture de s'accrocher.

En 2008, on découvre les plus vieilles peintures à l'huile connues à ce jour dans les grottes afghanes de Bamiyan. Elles sont datées du VIIe siècle [2].

Fabrication et stockage de la couleur à l'huile

La couleur à l'huile se produit en mélangeant intimement les pigments déjà réduits à l'état de poudre avec le liant. Cette action s'appelle broyage des couleurs.

Au début, les artistes broyaient eux-mêmes les couleurs dans leur atelier juste avant de les utiliser. Ils n'avaient pas de moyen de conserver très longtemps ces couleurs.

Dès le début du XIXe siècle apparurent des vessies de porc conçues pour contenir ainsi qu'à conserver les couleurs à l'huile. Les tubes d'étain ont été découverts vers 1840[3]. Ces nouveaux récipients étaient bien plus pratiques que les vessies de porc et permettaient de conserver les couleurs intactes plus longtemps. C'est grâce aux tubes d'étain que les peintres impressionnistes ont pu sortir de leur atelier pour aller peindre leurs paysages sur le motif, c'est-à-dire dans la nature.

Notes et références

  1. selon Xavier de Langlais, La technique de la peinture à l'huile, Paris, 2002 [1959], page 150 (ISBN 2-08-0110535) .
  2. La face cachée des bouddhas de Bamiyan, le journal du CNRS.
  3. selon Anthea CALLEN dans les peintres impressionistes et leur technique, pages 23 et 24

Notes et références

Isaro[1] [2]

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"Peinture à l'huile de jocelyne"

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