Seine
La Seine est un fleuve français, long de 777 kilomètres, qui coule dans le Bassin parisien et arrose surtout Troyes, Paris et Rouen.
Catégories :
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Seine | |
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La Seine à Suresnes. |
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Carte du bassin versant de la Seine. |
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Caractéristiques | |
Longueur | 777 km |
Bassin | 78 650 km2 |
Débit moyen | 563 m3·s-1 (Le Havre) |
Régime | Pluvial océanique |
Cours | |
Source | plateau de Langres |
· Localisation | Source Seine, Côte-d'Or 21, France[1], [2] |
· Altitude | 446 m |
· Coordonnées | |
Embouchure | Manche |
· Localisation | Le Havre/Honfleur, Normandie, France |
· Altitude | 0 m |
· Coordonnées | |
Géographie | |
Principaux affluents | |
· Rive gauche | Yonne, Loing, Eure, Risle |
· Rive droite | Ource, Aube, Marne, Oise, Epte |
Pays traversés | France |
Principales villes | Troyes, Melun, Paris, Rouen, Le Havre |
La Seine est un fleuve français, long de 777 kilomètres[3], qui coule dans le Bassin parisien et arrose surtout Troyes, Paris et Rouen. Sa source se situe à 446 mètres d'altitude[2] à Source Seine, sur le plateau de Langres en Côte-d'Or. Son cours a une orientation générale du sud-est au nord-ouest . Elle se jette dans la Manche, à hauteur du méridien du Hode, près du Havre. Son bassin versant, d'une superficie de 78 650 km², intéresse près de 30 % de la population du pays. Il est géré par l'agence de l'eau Seine-Normandie[4].
Étymologie
Seine vient du latin Sequana, lui-même emprunté aux peuplades gauloises autochtones.
L'Yonne et la Seine auraient été reconnues comme jumelles, seul le cours supérieur ayant été nommé Seine après transcription par César du mot latin (I) sicauna en Sequana. On y retrouve le nom de l'Yonne : Icauna ou Icaonna. (Le nom de Seine pourrait par conséquent être un diminutif du nom de l'Yonne. )
L'origine du nom Sequana est obscure. Certains y voient une erreur de transcription d'un ou de plusieurs mots celtes différents. D'autres un toponyme préceltique, au motif que le groupe'kw'n'existe pas en celtique gaulois et britonnique, où il a évolué en'p' (exemple : pimp en gallois, pemp en breton, par contre latin quinque > cinq. Ils procèdent tous de l'indo-européen *kwenkw). Cependant, cette évolution a pu se produire postérieurement à l'attribution du nom Sequana par les premiers arrivants celtes : ceux-ci semblent en effet avoir parlé un «proto-celtique» où la mutation /kw/ > /p/ n'était pas encore réalisée, comme l'attesteraient certaines inscriptions celtibères retrouvées en Espagne.
Mais rien n'empêche une réinterprétation du nom en *se-ku-ana, l'élément -ana (m) transcrit par le latin paludem dans le glossaire d'Endlicher ("De nominibus Gallicis" basé sur des copies, dont la plus ancienne date de 796) est habituel d'autre part. le nom de l'Yonne contiendrait bien plutôt l'élément -onno donné pour flumen, lui aussi répandu, dans ce même document. On peut douter de la celticité de ces deux termes, utilisés néenmoins en gaulois semble-t-il.
Géographie
Le cours de la Seine
La Seine est partagée en cinq parties, d'amont en aval[5] :
- la Petite Seine, de la source à Montereau
- la Haute Seine, de Montereau à Paris
- la traversée de Paris
- la Basse-Seine, de Paris à Rouen
- la Seine Maritime, de Rouen à la mer
La faible déclivité de la vallée de la Seine, en Île-de-France et en Normandie, a causé la formation de multiples et profonds méandres. Pour la même raison, les effets de la marée se font sentir sur une centaine de km, jusqu'à Poses (barrage le plus aval) et se manifestaient jusqu'à un passé récent, par le phénomène du «mascaret», nommé barre en Normandie.
La Seine est une voie navigable particulièrement importante, reliant Paris à la Manche. Par conséquent, deux des plus importants ports fluviaux de France s'y trouvent : Paris (port de Gennevilliers) et Rouen qui est aussi un important port maritime donnant la possibilité le transbordement (c'est le premier port céréalier d'Europe). Elle est navigable en amont de Paris jusqu'à Nogent-sur-Seine, important port céréalier. Autres ports fluviaux notables : Limay-Porcheville (agglomération de Mantes-la-Jolie), Montereau (sites gérés par le port autonome de Paris).
De nombreuses industries sont localisées le long de la vallée de la Seine, surtout automobile (Poissy, Flins, Cléon, Sandouville), pétrochimie (Port-Jérôme, Gonfreville-l'Orcher, Notre-Dame-de-Gravenchon, Petit-Couronne), centrales thermiques (Porcheville, Saint-Ouen).
L'eau de la Seine est utilisée pour le refroidissement de la centrale nucléaire de Nogent.
Le lac artificiel de la Forêt d'Orient, en amont de Troyes, a été créé dans les années 1960 pour régulariser le débit du fleuve.
Curiosité : les sources de la Seine sont la propriété de la ville de Paris depuis 1864. Une grotte artificielle a été construite l'année suivante pour abriter la source principale et la statue d'une nymphe symbolisant le fleuve. Cependant, la capitale s'en est désintéressée et la parcelle devrait revenir à la région Bourgogne qui souhaite valoriser le site[6]. Ce dernier abrite aussi les vestiges d'un temple gallo-romain (actuellement enfouis). Des objets témoignant du culte aux sources du fleuve (Dea Sequana) sont exposés au musée archéologique de Dijon.
Principaux affluents
- l'Ource (D) - 100 km
- l'Aube (D) - 248 km
- l'Yonne (G) - 293 km
- le Loing (G) - 166 km
- l'Essonne (G) - 90 km
- l'Orge (G) - 50 km
- l'Yerres (D) - 93, 5 km
- la Marne (D) - 525 km
- la Bièvre (G) - 36 km. L'unique à se jeter dans Paris.
- l'Oise (D) - 302 km
- l'Epte (D) - 100 km
- l'Andelle (D) - 54 km
- l'Eure (G) - 225 km
- la Risle (G) - 140 km. Elle se jette dans l'estuaire de la Seine.
NB : D : affluent de la rive droite, G : affluent de la rive gauche
Les régions et départements traversés
Les régions et départements traversés sont les suivants, en allant de la source vers l'embouchure :
Dans la région Bourgogne :
Dans la région Champagne-Ardenne :
Dans la région Île-de-France :
Dans la région Haute-Normandie :
Dans la région Basse-Normandie
- Calvados (longé à l'extrême fin de l'embouchure)
Parmi les nombreuses communes arrosées par la Seine, l'une d'elles se trouve entièrement dans une île au milieu du fleuve : l'île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Villes et communes traversées
Source Seine, Châtillon-sur-Seine,
Mussy-sur-Seine, Gyé-sur-Seine, Neuville-sur-Seine, Buxeuil, Bar-sur-Seine, Fouchères, Saint-Parres-lès-Vaudes, Saint-Julien-les-Villas, Troyes, Méry-sur-Seine, Clesles, Romilly-sur-Seine, Nogent-sur-Seine.
Bray-sur-Seine, Montereau-Fault-Yonne, Saint-Mammès, Thomery, Champagne-sur-Seine, Melun, Le Mée-sur-Seine, Saint-Fargeau-Ponthierry.
Le Coudray-Montceaux, Corbeil-Essonnes, Saint-Germain-lès-Corbeil, Soisy-sur-Seine, Évry, Ris-Orangis, Viry-Châtillon, Savigny-sur-Orge, Draveil, Juvisy-sur-Orge, Athis-Mons Vigneux-sur-Seine.
Ablon-sur-Seine, Villeneuve-le-Roi, Villeneuve-Saint-Georges, Choisy-le-Roi, Vitry-sur-Seine, Alfortville, Ivry-sur-Seine, Charenton.
Boulogne-Billancourt, Issy-les-Moulineaux, Meudon, Sèvres, Saint-Cloud, Suresnes, Puteaux, Neuilly-sur-Seine, Courbevoie, Levallois-Perret, Asnières-sur-Seine, Clichy, Gennevilliers, Villeneuve-la-Garenne, Colombes, Nanterre Rueil-Malmaison
Saint-Ouen, L'Île-Saint-Denis, Saint-Denis, Épinay-sur-Seine.
Argenteuil, Bezons, Cormeilles-en-Parisis, La Frette-sur-Seine, Herblay, Vétheuil, Haute-Isle, La Roche-Guyon
Houilles, Carrières-sur-Seine Croissy-sur-Seine, Le Vésinet, Chatou, Le Pecq, Bougival, Louveciennes, Le Port-Marly, Saint-Germain-en-Laye, Sartrouville, Maisons-Laffitte, Le Mesnil-le-Roi, Carrières-sous-Bois, Achères, Conflans-Sainte-Honorine, Andrésy, Poissy, Carrières-sous-Poissy, Villennes-sur-Seine, Médan, Triel-sur-Seine, Vernouillet, Vaux-sur-Seine, Meulan, Mézy-sur-Seine, Les Mureaux, Flins, Juziers, Aubergenville, Épône, Mézières, Gargenville, Issou, Mézières-sur-Seine, Porcheville, Guerville, Limay, Mantes-la-Ville, Mantes-la-Jolie, Follainville-Dennemont, Rosny-sur-Seine, Guernes, Rolleboise, Méricourt, Saint Martin la Garenne, Mousseaux-sur-Seine, Moisson, Freneuse, Bonnières-sur-Seine, Gommecourt, Bennecourt, Jeufosse, Port-Villez, Limetz-Villez.
Vernon, Les Andelys, Pont-de-l'Arche, Quillebeuf-sur-Seine, Berville-sur-Mer.
Caudebec-lès-Elbeuf, Elbeuf, Oissel, Saint-Étienne-du-Rouvray, Amfreville-la-Mi-Voie, Sotteville-lès-Rouen, Rouen, Le Petit Quevilly, Canteleu, Le Grand Quevilly, Val-de-la-Haye, Petit-Couronne, Grand-Couronne, La Bouille, Saint-Pierre-de-Manneville, Quevillon, Saint-Martin-de-Boscherville, Hénouville, Duclair, Jumièges, Le Trait, Saint-Wandrille-Rançon, Caudebec-en-Caux, Villequier, Port-Jérôme, Tancarville, Harfleur, Le Havre.
Aspects géologiques
La Seine formait avec la Loire un seul et unique fleuve il y a à peu près six millions d'années[7]. Elle traversait une vaste pénéplaine de nature argileuse sous un climat subtropical. Il y a trois millions d'années, la région subit un refroidissement et un soulèvement dû à la poussée des arcs pyrénéen et alpin au sud. Les glaciations de l'ère quaternaire firent baisser le niveau des mers et océans, si bien que la Seine se jetait alors au large de la Bretagne actuelle (la Manche n'existait pas) [8]. Cette période fut marquée par la migration des méandres du fleuve, toujours visible surtout en Haute-Normandie, et d'une intense érosion rabotant les plateaux et formant des terrasses alluviales. L'aspect actuel de la Seine remonte à la fin de la dernière glaciation, vers -12 000.
Hydrologie
La Seine a un régime assez régulier, lié au climat océanique de son bassin hydrographique. Elle est néanmoins sujette à des crues importantes qui ont obligation d'importants travaux de régulation dans la partie supérieure de son cours et de ses affluents. Son débit moyen à Paris est d'environ 328 m³/s et peut dépasser 1600 m³/s en période de crue.
Quatre grands lacs-réservoirs ont été créés entre 1960 et 1990 sur la Seine (lac d'Orient), la Marne (lac du Der-Chantecoq), l'Aube (lac d'Amance et lac d'Auzon-Temple) et l'Yonne (lac de Pannecière agrandi qui alimentait déjà le canal du Nivernais dès le XIXe siècle). Ces lacs qui forment une réserve de 800 millions de m³ autorisent la fois d'écrêter les crues et d'assurer un débit minimum d'étiage. Ils sont gérés par un établissement public, l'institution interdépartementale des barrages-réservoirs du bassin de la Seine.
À Paris, les crues sont mesurées depuis 1876 par une l'échelle hydrométrique installée au pont d'Austerlitz, néanmoins c'est la statue du zouave du pont de l'Alma qui reste l'indicateur le plus populaire. En janvier 1910, l'eau a atteint sur cette échelle la hauteur record de 8, 68 mètres.
Débit moyen mensuel de la Seine (en m³/seconde) mesuré à la station hydrologique de Poissy
Environnement
L'aménagement de la Seine en voie navigable, avec de nombreux barrages, a créé tout autant d'obstacles s'opposant au passage des poissons migrateurs. Un programme en cours, sous l'égide de VNF, vise à équiper l'ensemble des barrages de la Seine aval, entre Poses-Amfreville et Suresnes, de passes à poissons, ce qui permettra aux migrateurs de remonter jusqu'au confluent de la Marne[9].
Des saumons et des truites de mer ont été observées devant le barrages de Poses, à 150 km de l'embouchure, en 2007[10]. En 2008, 260 saumons ont été comptés dans la passe à poissons de ce barrage. Le 26 juillet 2008, pour la première fois depuis très longtemps , une truite de mer a été pêchée dans la Seine, au niveau du barrage de Suresnes, juste en amont de Paris[11]. S'agissant d'espèces de poissons migrateur particulièrement sensibles aux condition du milieu, ces événements indiquent un progrès de la qualité des eaux de la Seine en aval de Paris. Le 3 octobre 2008, à hauteur du barrage de Suresnes en région parisienne, un saumon de 7 kg[12] a été pêché, première fois tout autant en amont sur la Seine depuis 70 ans. Des chercheurs de l'INRA (en collaboration avec l'ONEMA et le CEMAGREF) ont été sollicités pour confirmer la présence de l'espèce sur la Seine[13]. Les résultats de l'étude, dévoilés en août 2009, montrent que les saumons pêchés dans la Seine ont des origines diverses. Il est important de noter qu'aucun poisson issu d'élevage n'a été déversé dans la Seine depuis 1895, au contraire de ce qui a été fait dans d'autres bassins où des espèces avaient disparu.
Mais le 2 octobre 2008, la consommation et la commercialisation des poissons pêchés dans la partie de la Seine en aval de Vernon ont été interdites par la préfecture de Seine-Maritime suite à analyses montrant une contamination par PCB (polychlorobiphényles) (source AFP).
Les déchets de la Seine normande représentent un volume d'environ 30 000 m3 ou 9000 tonnes, soit la production annuelle de déchets ménagers des habitants d'une ville de 20 000 habitants[14].
Activités liées à la Seine
Pour les mariniers et les services navigation, la Seine se décompose en :
- : «Petite Seine» de Marcilly-sur-Seine à Montereau-Fault-Yonne
- : «Haute Seine» de Montereau-Fault-Yonne à Paris[15]
- : «Seine parisienne» dans Paris
- : «Basse Seine» de Paris à Rouen
- : «Seine maritime» de Rouen à la mer
Depuis Méry-sur-Seine (et même Troyes) jusqu'à son confluent avec l'Aube à Marcilly-sur-Seine, elle est longée par le Canal de la haute Seine qui n'est plus en service. De Marcilly à Monterau, la navigation est établie tantôt sur des dérivations latérales (trois au total), tantôt dans le lit de la rivière elle-même. De Montereau à Rouen, la navigation se fait toujours dans le lit de la Seine. De Tancarville au Havre, les bateaux fluviaux peuvent emprunter le canal de Tancarville.
La Seine est navigable sur une grande partie de son parcours. La responsabilité de la navigation appartient à Voies navigables de France et surtout au Service de navigation sur la Seine en amont d'Amfreville. Le bassin de ce Service de Navigation de la Seine couvre aussi à ses principaux affluents (Oise, Marne, Yonne) et quelquefois à des canaux qui y sont reliés (canal de la Haute-Seine jusqu'à Méry, par exemple). Par contre, il ne comprend pas les canaux parisiens (canal de l'Ourcq, canal Saint-Denis et canal Saint-Martin qui sont gérés par la ville de Paris.
La basse Seine, en aval du pont Guillaume-le-Conquérant à Rouen est accessible aux navires de haute mer (jusqu'à 280 m de long et 150 000 tonnes). Cette partie du fleuve, à peu près 120 km, offre une hauteur libre de 50 mètres et un tirant d'eau de 10 mètres minimum. Les installations portuaires y relèvent de l'autorité du port autonome de Rouen. Ce dernier, cinquième port maritime français, assure un trafic important de céréales, engrais et produits pétroliers.
Entre Rouen et Paris, la Seine a été canalisée au XIXe siècle. Sept barrages éclusés localisés à Poses-Amfreville, Notre-Dame-de-la-Garenne (Eure), Méricourt, Andrésy, Bougival, Chatou (Yvelines) et Suresnes (Hauts-de-Seine) permettent la navigation de péniches automotrices (350 t de fret) dites «bateaux automoteurs de gabarit Freycinet», de 38, 5 mètres, de chalands automoteurs de rivière (de 800 à 1350 t de fret), de 48 à 70 mètres, de convois de barges poussées (de 3000 à 10000 t de fret) et de caboteurs fluvio-maritimes (4000 t de fret). ces barges transportent, entre autres choses, des conteneurs, des automobiles, des produits pétroliers, du ciment, etc.
Les installations portuaires localisées en Île-de-France relèvent du port autonome de Paris premier port fluvial français. Les principales installations portuaires pour le trafic de marchandises se situent à Limay (Yvelines) et Gennevilliers (Hauts-de-Seine). En projet, une plate-forme multi-modale (voie d'eau, autoroute, voie ferrée) est en cours d'étude sur la commune d'Achères en aval de Conflans-Sainte-Honorine.
À Paris existe aussi un trafic de voyageurs, essentiellement touristique (bateaux-mouches, mais également une tentative d'utiliser la Seine pour les déplacements quotidiens (Batobus). Des navettes circulent régulièrement entre la Tour Eiffel et le jardin des Plantes ; cependant, ce service semble intéresser davantage les touristes que les Parisiens créant une concurrence gênante pour les bateaux-mouches. Un autre service voyageur, (Voguéo), est aussi expérimenté entre la gare d'Austerlitz et Maisons-Alfort (sur la Marne).
Un projet de liaison fluviale à grand gabarit entre le bassin de la Seine et le bassin de l'Escaut, la liaison Seine-Escaut devrait être réalisé à l'horizon 2012, doublant le canal de Saint-Quentin (1810) et le canal du Nord (1960). Il mettra en communication les ports normands et l'Île-de-France avec le réseau navigable du nord de la France et du Benelux en offrant le gabarit de la classe Vb européenne.
En aval de Rouen, seuls trois grands ponts enjambent la Seine (ponts de Brotonne, de Tancarville et de Normandie). Par conséquent, la traversée peut toujours se faire grâce à plusieurs bacs reliant les deux rives.
Histoire
La plus ancienne crue de la Seine relatée dans les textes anciennes est celle de l'hiver 358, relatée par Julien l'Apostat, qui se trouvait alors à Lutèce, dans son Misopogon[16]. Celle de février 582 est rapportée par Grégoire de Tours dans son Historia Francorum.
Dès 855, des bandes de Vikings remontent la Seine, pillent la Normandie et assiègent Paris. Les Vikings s'installent de façon permanente dans l'embouchure de la Seine vers 896. À partir du traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911, le duché de Normandie s'est vu consacré par le roi de France Charles III. Sa limite est un petit affluent de rive droite de la Seine, l'Epte.
À partir du milieu du XVIe siècle et jusqu'au début du XXe siècle, l'approvisionnement en bois de chauffage de Paris s'est fait par flottage sur l'Yonne et la Seine à partir des forêts du Morvan.
En 1684, le roi Louis XIV inaugure la machine de Marly installée dans le lit de la Seine à Bougival pour pomper l'eau du fleuve afin d'alimenter les jeux d'eaux du parc de Versailles.
À partir de 1830 débute l'aménagement de la Seine par la construction de barrages et d'écluses.
Le 4 septembre 1843, Léopoldine Hugo, fille de Victor Hugo et son époux, Charles Vacquerie, se noient dans la Seine à Villequier (Seine-Maritime) par suite du chavirage de leur canot à voile[17].
En 1910, la Seine a connu sa dernière crue centennale.
En 1944, en mai et juin, des vagues de bombardements alliés, préparant le débarquement en Normandie, visent de nombreux points stratégiques, et surtout l'ensemble des ponts localisés entre Paris et la mer, qui sont tous atteints et pour la très grande majorité détruits. Dans la nuit du 19 au 20 août, des éléments avancés de l'armée américaine franchissent la Seine pour la première fois en empruntant le barrage de Méricourt. Par la suite un pont de bateaux installé à Mantes-la-Jolie permit d'établir une tête de pont sur la rive droite.
Aspects culturels
La Seine et les peintres
La Seine a inspiré de nombreux peintres, et surtout aux XIXe siècle et XXe siècles, les peintres suivants :
Constant Troyon, Charles-François Daubigny,
Eugène Boudin, Johan Barthold Jongkind, Claude Monet, Frédéric Bazille, Gustave Caillebotte
Édouard Vuillard, Vallotton, Raoul Dufy, Émile Othon Friesz, Albert Marquet,
Robert Antoine Pinchon, Emilio Grau Sala, Gaston Sébire, Maurice Boitel
Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet.
La Seine dans la littéraure
- Honoré de Balzac a décrit la Seine sous l'ensemble des angles : à Paris, à la campagne. C'est dans Modeste Mignon (1844) qu'il lui accorde le plus de place : «Les quatre cavaliers, se trouvant dans un chemin assez large, allèrent de front et gagnèrent le plateau d'où la vue planait sur le riche bassin de la Seine, vers Rouen, tandis qu'à l'autre horizon les yeux pouvaient toujours apercevoir la mer. - Dieu est un grand paysagiste, dit Canalis en contemplant ce point de vue unique parmi ceux qui rendent les bords de la Seine si précisément célèbres[18].». Il la décrit toujours à Rouen[19]. et au Havre[20]
Tourisme et patrimoine
Le cours de la Seine est jalonné de nombreux points d'intérêts pour les touristes.
En amont de Paris :
- Les sources de la Seine à Source Seine ;
- Châtillon-sur-Seine avec les nombreux bras de la Seine, ses rues anciennes et la source vauclusienne de la Douix
- Troyes et son centre ancien avec ses églises et sa cathédrale ;
- Moret-sur-Loing qui est toute proche du confluent du Loing avec la Seine ;
- Thomery et la forêt de Fontainebleau ;
- La forêt de Sénart.
À Paris, les rives de la Seine sont inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1991[21].
En aval de Paris :
- Bougival et son parc de la Grenouillère sur l'île de Bougival dont le prolongement est l'île de Chatou ;
- Chatou et sa Maison Fournaise, rendez-vous des impressionnistes et fréquemment peinte par eux ;
- Conflans-Sainte-Honorine et le musée de la batellerie (Yvelines) ;
- Poissy et sa collégiale du XIIe siècle, où le roi saint Louis fut baptisé ;
- Mantes-la-Jolie et sa collégiale du XIIe siècle ;
- La Roche-Guyon et son château (Val-d'Oise), où l'auteur de bandes dessinées, Edgar P. Jacobs, a localisé l'une des aventures de Blake et Mortimer, le piège diabolique ;
- Giverny et la maison de Claude Monet (Eure) ;
- Les Andelys et le Château-Gaillard ;
- Rouen, la ville aux cent clochers (Seine-Maritime) ;
- le pont de Tancarville ;
- le pont de Brotonne ;
- le pont de Normandie ;
- Honfleur et son port ;
- Le Havre reconstruit par l'architecte Auguste Perret après la Deuxième Guerre mondiale, classé au patrimoine mondial de l'Unesco.
Voir aussi
Bibliographie
- Jean Aubert, La vie des bords de Seine, Éditions Horvath, Le Coteau (Loire), 1986. ISBN 2-7171-0414-3
- François Beaudouin, Paris-sur-Seine, ville fluviale, Éditions de la Martinière, 1993. ISBN 2-7324-2035-2. (François Beaudouin est le fondateur du musée de la batellerie de Conflans-Sainte-Honorine et en a été le conservateur jusqu'en 1994)
- Charlotte Lacour-Veyranne, Les colères de la Seine, Éditions Paris-Musées, 1994. ISBN 2-87900-191-9
- Bernard Jacomin, Les Sources de la Seine, Yvelinédition, 2006. ISBN 978-2-84668-049-3
- Simon Lacordaire, Les inconnus de la Seine, Paris et les métiers de l'eau du XIIe au XIXe siècle, Hachette, Paris, 1985, 306 p. (ISBN 2-01-009763-7)
- Fançois Lespinasse, La Seine vue par les peintres, Édita SA, Lausanne, 1993, 139 p. (ISBN 2-88001-286-4)
- Martine Delahaye, Les enfants du fleuve, la Seine au 20e siècle - Récits, Martine Delahaye, Nanterre, 2001, 233 p.
- Christian Dupavillon, Paris côté Seine, Le Seuil, Paris, 2001, 383 p. (ISBN 2-02-051688-8)
Liens externes
- Institution interdépartementale des barrages-réservoirs du bassin de la Seine
- Service de navigation sur la Seine
- Agence de l'eau Seine-Normandie
- Programme Interdisciplinaire de Recherche sur l'Environnement de la Seine
- Site des sources de la Seine
Notes et références
- ↑ Pierre Gounand, «A qui appartiennent les sources de la Seine ?», dans Le Bien public, 21 septembre 2003 [texte intégral].
- Selon le repère de nivellement Z. C. R3-7 du service de géodésie et nivellement de l'IGN. L'altitude s'entend comme l'altitude normale dans le dispositif IGN69, elle est précisément de 446, 765 m pour un repère à 0, 75 m du sol. Les coordonnées sont données dans le dispositif WGS 84 et ont été obtenues par transformation depuis le dispositif NTF en projection Lambert 2 grâce au logiciel Circé apporté par l'IGN.
- ↑ SANDRE, «Fiche fleuve la seine (----0010) ». Consulté le 18 octobre 2008.
- ↑ Mairie de Paris & DICOM, «La Seine». Consulté le 30 novembre 2008
- ↑ Selon Projetlabel. org
- ↑ Xavier Grizot, «La Seine reviendrait enfin aux sources — La ville de Paris pourrait céder son terrain au département», dans Le Bien public, 13 janvier 2004 [texte intégral]
- ↑ Jérôme Chaib, «Vallée de la Seine : entre naissance et renaissance», dans Études normandes n°2, 2007, (ISSN 00142158) , p. 40
- ↑ Jérôme Chaib, «Vallée de la Seine : entre naissance et renaissance», dans Études normandes n° 2, 2007, (ISSN 00142158) , p. 41
- ↑ La restauration des fonctionnalités écologiques des voies navigables, VNF, p. 2. [pdf]
- ↑ Le retour du saumon en Seine, une réalité ! SIAAP
- ↑ Une truite de mer pêchée à Paris, Le Figaro, 21 juillet 2008
- ↑ Communiqué de la fédération nationale de pêche.
- ↑ Analyser le retour du saumon dans la Seine : quels enseignements pour la gestion des rivières ?, 05/08/2009, Fiche de Presse Info. disponible en ligne sur le site web de l'INRA
- ↑ Les Boucles de la Seine Normande et les macro-déchets
- ↑ Attention ! Pour les canoë-kayakistes, la "haute Seine", c'est plutôt en amont de Troyes !
- ↑ Charlotte Lacour-Veyranne, Les colères de la Seine, Éd. Paris-Musées, 1994, ISBN 2-87900-191-9
- ↑ Le drame de Villequier, Sequana-Normandie
- ↑ Édition dite du Furne, vol. 4, p. 310
- ↑ Furne, p. 117-118
- ↑ Furne, p. 116
- ↑ Rives de la Seine sur le site du patrimoine mondial de l'Unesco
- ↑ Pierre Gounand, «A qui appartiennent les sources de la Seine ?», dans Le Bien public, 21 septembre 2003 [texte intégral].
- Selon le repère de nivellement Z. C. R3-7 du service de géodésie et nivellement de l'IGN. L'altitude s'entend comme l'altitude normale dans le dispositif IGN69, elle est précisément de 446, 765 m pour un repère à 0, 75 m du sol. Les coordonnées sont données dans le dispositif WGS 84 et ont été obtenues par transformation depuis le dispositif NTF en projection Lambert 2 grâce au logiciel Circé apporté par l'IGN.
- ↑ SANDRE, «Fiche fleuve la seine (----0010) ». Consulté le 18 octobre 2008.
- ↑ Mairie de Paris & DICOM, «La Seine». Consulté le 30 novembre 2008
- ↑ Selon Projetlabel. org
- ↑ Xavier Grizot, «La Seine reviendrait enfin aux sources — La ville de Paris pourrait céder son terrain au département», dans Le Bien public, 13 janvier 2004 [texte intégral]
- ↑ Jérôme Chaib, «Vallée de la Seine : entre naissance et renaissance», dans Études normandes n°2, 2007, (ISSN 00142158) , p. 40
- ↑ Jérôme Chaib, «Vallée de la Seine : entre naissance et renaissance», dans Études normandes n° 2, 2007, (ISSN 00142158) , p. 41
- ↑ La restauration des fonctionnalités écologiques des voies navigables, VNF, p. 2. [pdf]
- ↑ Le retour du saumon en Seine, une réalité ! SIAAP
- ↑ Une truite de mer pêchée à Paris, Le Figaro, 21 juillet 2008
- ↑ Communiqué de la fédération nationale de pêche.
- ↑ Analyser le retour du saumon dans la Seine : quels enseignements pour la gestion des rivières ?, 05/08/2009, Fiche de Presse Info. disponible en ligne sur le site web de l'INRA
- ↑ Les Boucles de la Seine Normande et les macro-déchets
- ↑ Attention ! Pour les canoë-kayakistes, la "haute Seine", c'est plutôt en amont de Troyes !
- ↑ Charlotte Lacour-Veyranne, Les colères de la Seine, Éd. Paris-Musées, 1994, ISBN 2-87900-191-9
- ↑ Le drame de Villequier, Sequana-Normandie
- ↑ Édition dite du Furne, vol. 4, p. 310
- ↑ Furne, p. 117-118
- ↑ Furne, p. 116
- ↑ Rives de la Seine sur le site du patrimoine mondial de l'Unesco
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