Jean-Baptiste Corot / Jean-Baptiste Camille Corot

Jean-Baptiste Corot ou Camille Corot, né le 17 juillet 1796 à Paris et mort à Ville-d'Avray le 22 février 1875, est un peintre français.



Catégories :

Peintre naturaliste français - Peintre de l'école de Barbizon - Peintre paysagiste français - Peintre impressionniste français - Peintre impressionniste - Impressionnisme - Coubron - Naissance en 1796 - Décès en 1875 - Naissance à Paris

Jean-Baptiste Corot
Jean-Baptiste Corot par Nadar
Jean-Baptiste Corot par Nadar
Nom de naissance Jean-Baptiste Camille Corot
Naissance 17 juillet 1796
Paris
Décès 22 février 1875
Ville-d'Avray
Nationalité France France
Activité (s) Peintre

Jean-Baptiste Corot ou Camille Corot, né le 17 juillet 1796[1] à Paris et mort à Ville-d'Avray le 22 février 1875, est un peintre français.

Il passa longtemps pour être un peintre amateur qui avait tout loisir à voyager non seulement légèrement partout en France mais également en Italie, où il résida à trois reprises. Au cours de toutes ses pérégrinations, il ne cessa de peindre des paysages idylliques le plus souvent étoffés de petits personnages selon les règles du paysage classique. Il est enterré au Père Lachaise.

Biographie

Jeunesse et années de formation

Jean-Baptiste Camille Corot est né au numéro 125 de la rue du Bac à Paris[2]. Corot est issu d'une famille de commerçants aisés : sa mère, Marie-Françoise Corot (1768-1851), née Oberson et d'origine suisse, et son père, Jacques Louis Corot (1771-1847) d'origine bourguignonne, gèrent un magasin de mode connu localisé à l'angle de la rue du Bac et du quai Voltaire à Paris. Les Corot ont deux autres enfants, Annette Octavie (1793-1874) et Victoire Anne (1797-1821).

Corot, la palette à la main (vers 1830). Huile sur toile, 33 x 25 cm, Corridor de Vasari, galerie des autoportraits de la Galerie des Offices, Florence

Jean-Baptiste fait des études sans éclat au collège de Rouen (1807-1812). Le dimanche il est accueilli par des amis de ses parents, les Sennegon, auprès desquels il apprendra à aimer la nature. Au sortir du lycée en 1815, il est positionné par son père chez deux marchands de drap successivement à Paris (Ratier, rue de Richelieu et Delalain, rue Saint-Honoré). Mais le jeune homme n'a guère de goût pour le commerce, et suit des cours de dessin à l'Académie de Charles Suisse du quai des orfèvres le soir[2], et en 1822 il finit par convaincre ses parents, à l'âge de 26 ans, de l'autoriser à poursuivre une carrière de peintre, en obtenant d'eux une rente annuelle de 1 500 livres (dont bénéficiait auparavant sa sœur morte en 1821) [2]. L'aisance de ses parents le met à l'abri du besoin, mais en contrepartie il restera dépendant d'eux jusqu'à leur mort.

Au printemps de cette même année, il entre dans l'atelier du peintre Achille Etna Michallon, guère plus âgé que lui et qui rentre de Rome où l'a conduit le Grand Prix du paysage historique obtenu en 1817. Michallon inculque à Corot les principes du néoclassicisme et l'encourage à travailler en plein air. Mais il meurt quelques mois plus tard, et Corot poursuit sa formation avec Jean-Victor Bertin, qui a eu Michallon comme élève et qui comme lui enseigne à Corot la science des compositions néoclassiques et du paysage historique. Bertin l'incite à aller travailler en forêt de Fontainebleau. Corot sera ainsi l'un des premiers peintres à travailler dans le village de Barbizon. Il ira aussi peindre dans la vallée de la Seine, et sur les bords de la Manche[2].

Le rapport entre les idéaux classiques et l'observation de la nature, lui-même hérité de l'enseignement de Pierre-Henri de Valenciennes, devait rester essentiel tout au long de sa carrière.

Le début d'une carrière

Narni, le Pont d'Auguste sur la Néra (1826). Huile sur papier, 34 x 48 cm, Paris : Musée du Louvre

Depuis le XVIIIe siècle le voyage en Italie est membre de la formation de tout jeune artiste. Corot est déjà familier des paysages italiens qu'il a copiés sur les toiles rapportées d'Italie par son maître Michallon. C'est par conséquent tout naturellement qu'il demande à ses parents de financer son premier voyage. Il séjournera, entre 1825 et 1828, à Rome, Naples et Venise. Durant ce séjour, il se lie à un autre paysagiste néoclassique précurseur de l'école de Barbizon, Théodore Caruelle d'Aligny. Il se rend une seconde fois en Italie en 1834 (Toscane, Venise) ainsi qu'à nouveau en 1843.

Corot parcourt aussi sans relâche les provinces françaises à la recherche de paysages qu'il peint pour le plaisir et pour l'enrichissement visuel qu'ils lui apportent : s'il a commencé à exercer ses talents de jeune peintre à Ville-d'Avray, près de Paris, il se rend souvent, entre 1830 et 1845, en Normandie chez ses amis les Sennegon, mais également en Auvergne, en Provence, en Limousin (surtout à Saint-Junien, sur les bords de la Glane, site qui porte désormais son nom), en Bourgogne, en Bretagne (chez son élève et ami Charles Le Roux, au Pasquiaud en Corsept), en Charente, dans le Morvan (en particulier à Lormes), ainsi qu'en Suisse. Le plus fréquemment il séjourne chez des amis, peintres ou drapiers.

Il peint en particulier des paysages mais s'intéresse aussi avec bonheur aux architectures (La cathédrale de Chartres, 1830). Sans parfaitiser son modèle, il s'efforce, d'une touche épaisse et rapide, d'en capturer l'atmosphère, de saisir les jeux de lumière, les reflets de l'eau, la texture d'un mur. Mais ces toiles ne sont pour lui que des études, qu'il ne songe jamais à exposer. Elles sont en effet conçues pour être réemployées dans des compositions plus ambitieuses, à caractère historique, mythologique ou religieux, seules dignes selon l'idéal néoclassique d'être présentées au public.

Agar dans le désert (1835)

Corot affronte pour la première fois le Salon en 1835 avec un grand tableau intitulé «Agar dans le désert», illustration d'un épisode de la Genèse, qui est reçu favorablement. Dans les années suivantes Corot participera régulièrement au Salon, alternant thèmes religieux et mythologiques. À partir de cette époque il attire l'attention de ses contemporains, et fréquemment leur admiration. Néenmoins Corot s'avère complexe à classer et échappe aux écoles : si les «modernes», séduits par son traitement du paysage, regrettent son attachement obstiné aux thèmes néoclassiques, les néoclassiques pour leur part regimbent devant le traitement réaliste de ses arbres et de ses rochers.

La maturité

Ville d'Avray (vers 1867). Huile sur toile, Washington D. C.  : National Gallery of Art.

À partir des années 1850 la notoriété de Corot grandit, et le public et les marchands commencent à s'intéresser à lui. Ses parents disparus (sa mère en 1851, son père dès 1847), il se trouve à la fois plus indépendant financièrement et libéré des contraintes familiales.

Il continue à voyager, parcourt le Dauphiné en compagnie du peintre et ami Daubigny avec qui il va peindre à Auvers-sur-Oise. Corot se rend régulièrement à Arras et Douai, chez Constant Dutilleux et ses deux gendres Charles Desavary et Alfred Robaut avec qui il s'est lié d'amitié. Il s'initie auprès de Dutilleux à la technique du cliché-verre, dont il produira une soixantaine d'exemplaires.

Il est d'autre part de plus en plus attiré, à partir de 1850, par une peinture dans laquelle il laisse libre cours à son imagination, délaissant l'exactitude du paysage peint «sur le motif», qu'il remodèle à son gré, et renonçant aux récits historiques, qui ne sont plus qu'un prétexte à des paysages rêvés et baignés de halos argentés ou dorés. Le thème du «souvenir» devient prépondérant dans son œuvre, mêlant les réminiscences d'un site et les émotions qui lui restent associées dans la mémoire du peintre. Se succèdent alors des toiles telles que Matinée, Danse des Nymphes, Souvenir de Marcoussis, le célèbre Souvenir de Mortefontaine.

Souvenir de Mortefontaine (1864). Huile sur toile, 89 x 65 cm, Paris : Musée du Louvre.

En 1846 il est fait chevalier de la Légion d'honneur pour son œuvre, et promu officier en 1867. Cependant ses amis, considérant qu'il n'avait pas été officiellement reconnu à sa juste valeur (il n'avait jamais reçu la médaille de première classe au Salon), lui offrirent leur propre médaille en 1874, peu avant sa mort.

Pendant les dernières années de sa vie Corot gagna de fortes sommes d'argent grâce à ses toiles, qui étaient particulièrement demandées. Sa générosité était proverbiale : en 1871, il donna 20 000 francs aux pauvres de Paris, qui subissaient le siège des Prussiens. En 1872, il acheta une maison à Auvers-sur-Oise qu'il offrit à Honoré Daumier, devenu aveugle et sans ressources. En 1875, il donna 10 000 francs à la veuve de Jean-François Millet pour l'aider avec ses enfants. Sa générosité n'était par conséquent pas une légende. Il aida aussi financièrement un centre pour jeunes déshérités, rue Vandrezanne, à Paris.

Retiré à Coubron en automne 1874 et atteint d'un cancer à l'estomac, Cortot en revint le 25 janvier et resta alité, pour mourir à Ville-d'Avray le 22 février 1875 à 11 h[2]. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 24).

Une fontaine de marbre blanc ornée d'un médaillon de bronze sculpté par Geoffroy-Dechaume, inaugurée le 27 mai 1880, borde la rive est de l'étang neuf de Ville-d'Avray.

Influence

Corot est quelquefois nommé «le père de l'impressionnisme». Cependant c'est une appréciation qu'il faut nuancer.

Il est vrai que Corot a eu comme élèves des peintres habituellement associés à l'impressionnisme, ou reconnus comme pré-impressionnistes, surtout Eugène Boudin, Stanislas Lépine, Eugène Lavieille, Antoine Chintreuil, François-Louis Français, Charles Le Roux, Berthe Morisot et Alexandre Defaux ; il est vrai aussi que ses recherches sur la lumière, sa préférence pour le travail sur le motif et pour le paysage saisi sur le vif anticipent l'impressionnisme. Mais il ne faut pas oublier que Corot craignait les bouleversements, en art comme en politique, et qu'il est resté fidèle toute sa vie à la tradition néoclassique dans laquelle il avait été constitué. S'il s'en est écarté, vers la fin de sa carrière, c'est pour s'abandonner à l'imagination ainsi qu'à la sensibilité dans des «souvenirs» qui annoncent le symbolisme tout autant ou davantage que l'impressionnisme.

Faire de Corot le «père de l'impressionnisme» est par conséquent lui faire à la fois trop et trop peu d'honneur : trop car le courant impressionniste s'est développé beaucoup en dehors de lui, ou alors malgré lui, même s'il n'y est pas resté entièrement étranger ; et trop peu parce que Corot a bâti une œuvre assez riche et variée pour toucher à l'ensemble des courants de son époque.

Œuvres

Corot est en particulier connu comme peintre de paysages mais il est aussi l'auteur de nombreux portraits (proches ou figures de fantaisie).

Il travaille vite par des touches rapides et larges et joue sur la lumière grâce à une grande observation.

La Rochelle, entrée du port (1851), Copenhague

Sa signature en majuscule, "COROT", est volontairement facile à reproduire. Ainsi est-il complexe de trouver en France un musée des Beaux-Arts qui n'expose pas une de ses toiles. Pour aider quelques peintres dans la misère, Corot n'hésite pas à signer leur toiles. [3]

Parmi les œuvres les plus célèbres, on peut citer, chronologiquement :

Note : Alfred Robaut avait répertorié l'ensemble des tableaux de Corot mais trois cents sont connus perdus.

Quelques œuvres de Corot

Muséographie

En Belgique

Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles

En France

En Suisse

Citations et avis

Bibliographie

Voir aussi

Notes

  1. Son acte de naissance porte la date du 27 messidor (16 juillet), corrigée en 28 du même mois (Archives de la Ville de Paris, V 2 E 869).
  2. Jean Leymarie, Corot - Étude biographique et critique, éd. Skira Genève, 1966.
  3. L'Histoire de l'Art pour les Nuls, Éditions First, 2007
  4. Base Joconde consultée le 25/10/2009
  5. Reproduction dans "Beaux-Arts magazine" n° 67, avril 1989, p. 16, ou Jean Leymarie, éd. Skira Genève, 1966, p. 98

Liens externes

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"Jean-François Dumais"

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