Gustave Courbet

Gustave Courbet est un peintre français chef de file du courant réaliste. Engagé dans les mouvements politiques de son temps, il a été l'un des élus de la Commune de 1871.



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Naissance dans le Doubs - Peintre réaliste français - Peintre du nu - Anarchiste - Élu de la Commune de Paris - Personnalité morte en exil - Naissance en 1819 - Décès en 1877

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Définitions :

  • (1819-1877), artiste peintre, membre de la Commune. Président de la Commission artistique préposée à la conservation des musées nationaux et ... (source : biosoc.univ-paris1)
Gustave Courbet
Gustave Courbet photographié par Nadar
Gustave Courbet photographié par Nadar
Naissance 10 juin 1819
Ornans, Doubs
Décès 31 décembre 1877
La Tour-de-Peilz en Suisse
Nationalité Français Drapeau de la France
Activité (s) Peintre
Formation Classe des beaux arts du Collège Royal de Besançon, Ateliers de Charles de Steuben et Nicolas-Auguste Hesse
Maître Charles-Antoine Flajoulot, Charles de Steuben, Nicolas-Auguste Hesse
Mouvement artistique Réalisme (peinture)
Œuvres connues
Mécènes Alfred Bruyas
Influencé par Diego Vélasquez, Théodore Géricault

Gustave Courbet (10 juin 1819 à Ornans, près de Besançon, Doubs - 31 décembre 1877 à La Tour-de-Peilz en Suisse) est un peintre français chef de file du courant réaliste. Engagé dans les mouvements politiques de son temps, il a été l'un des élus de la Commune de 1871.

Gustave Courbet est issu d'une famille de propriétaires terriens, son père Régis Courbet possède des terres au village de Flagey où il élève des bovins et pratique l'agriculture. Il naît le 10 juin 1819 à Ornans dans le Doubs, sa mère Sylvie née Oudot donne aussi naissance à quatre filles. A l'âge de douze ans, il entre au petit séminaire d'Ornans où il reçoit un premier enseignement artistique avec un professeur de dessin disciple de la peinture préromantique d'Antoine-Jean Gros. Par la suite, il entre au collège Royal de Besançon où, dans la classe des beaux-arts il suit des cours de dessins d'un ancien élève de David. À cette époque, Charles-Antoine Flajoulot (1774-1840), ancien élève de Jacques Louis David, était le directeur de l'École des Beaux-Arts de Besançon[1]. Après des études reconnues comme médiocres et qu'il abandonne, il part pour Paris vers la fin de 1839. Logé par son cousin Jules Oudot, il suit des études de droit et parallèlement fréquente l'atelier du peintre Charles de Steuben. Son ami d'enfance Adolphe Marlet l'introduit à l'atelier de Nicolas-Auguste Hesse un peintre d'histoire qui l'encourage dans la voie artistique [2]. Courbet se rend aussi au musée du Louvre pour y étudier les maîtres, surtout les peintres de l'école espagnole du XVIIe siècle Vélasquez, Zurbaran et Ribera. Il est admiratif du clair-obscur hollandais, de la sensualité vénitienne et du réalisme espagnol. Courbet est un œil, il a un sens unique de l'alchimie visuelle. Il est aussi influencé par les œuvres de Géricault dont il copie une tête de cheval[3].

Autoportrait dit Le fumeur de pipe (1849)

Le 21 juin 1840 il est réformé du service militaire. Il s'installe au Quartier Latin et occupe son premier atelier rue de la Harpe. Il fréquente l'académie de Charles Suisse, à l'angle du boulevard du Palais et du quai des Orfèvres.

En 1841, Courbet découvre la mer, mais il faut attendre son passage à Montpellier pour qu'il en fasse un sujet pictural. Il préfère les termes «paysage de mer» au trop académique «marine».

En 1842 il peint un premier autoportrait dit Autoportrait au chien noir (œuvre exposée au Salon de 1844), le chien étant un épagneul qu'il a acquis la même année ; d'autres autoportraits suivent, où il se représente en homme blessé ou en homme à la pipe. En 1845 il propose plusieurs toiles pour le Salon, le jury choisit de faire exposer le Guitarrero. Il a une relation avec Virginie Binet dont il a un enfant qu'il ne reconnaît pas.

A cette époque il fréquente la brasserie Andler, 28 rue Hautefeuille, où s'élaboraient les grandes théories et que Champfleury appelait le temple du réalisme. Il y rencontre la bohème parisienne. Courbet est au cœur de l'effervescence artistique et politique. Il se lie avec des artistes qui veulent proposer une alternative à l'antagonisme romantisme-académique (tels que Charles Baudelaire, Hector Berlioz … dont il a fait les portraits). Sous l'impulsion de Jules Champfleury, Courbet jette les bases de son propre style ; le réalisme, il veut s'inspirer des idéaux de la bohème. Jules Champfleury rédige pour le peintre la liste de ses œuvres pour le Salon de 1849.

En août 1849 il fait un voyage en Hollande où il découvre les peintures de Frans Hals et Rembrandt.

Retour à Ornans et premiers chefs-d'œuvres

En 1849 Courbet revient à Ornans, ce retour aux sources va changer sa manière de peindre le faisant abandonner le style romantique de ses premiers autoportraits et de sa Nuit de Walpurgis. Inspiré par son terroir il crée un style qu'il qualifie lui-même de réalisme. Sa première œuvre de cette période est L'après-diner à Ornans tableau exposé au salon de 1849 qui lui vaut une médaille de seconde classe, et qui est remarqué par Ingres et Delacroix. Cette médaille le dispense de l'approbation du jury, il va s'en servir pour ébranler les codes académiques. Ses paysages dominés par l'identité de retrait et de solitude, ont une signification quasi autobiographique.

Il peint Un enterrement à Ornans, tableau ambitieux dont le grand format est généralement destiné aux tableaux d'histoire, qui représente un enterrement où figurent plusieurs notables d'Ornans et les membres de sa famille. Au salon de 1851 lors de son exposition le tableau fait scandale auprès de la critique de même que ses Casseurs de pierres salué comme la première œuvre socialiste par Proudhon.

En 1852, il décide de se mettre à de grandes compositions de nus en vue de son prochain salon. Après avoir réformé le paysage, les scènes de guerres, le portrait, il s'attache au dernier bastion de l'académie. «Les baigneuses» de 1853 a beaucoup choqué, on voit deux femmes, dont une nue avec un voile c'est une femme normale (grosse, pas parfaitisée), ce qui va choquer la société de l'époque. Les pieds sales de cette femme vont aussi choquer, car à cette époque on joignait la saleté du corps à la saleté morale. Les portraits féminins de Courbet ont une trace de sensualité («Jo», «La belle irlandaise» maîtresse de Courbet, «La belle espagnole» de 1855, «La mère Grégoire»…tous ces tableaux sont chargés d'exotisme qui célèbre le charme féminin). «La source» fait partie des derniers nus de Courbet, fait en 1868. «L'origine du monde» de 1866 a un drapé académique, classique et néo-classique.

En 1853, Courbet fait la rencontre déterminante d'Alfred Bruyas (1821-1876), un collectionneur montpelliérain qui lui achète «Les baigneuses» et «La fileuse» deux œuvres qui ont fait scandale.

En 1854, Courbet saisit l'âpre beauté des paysages du Languedoc.

En 1855, avec une série d'ambitieux tableaux, Courbet se montre sensible aux traditions (portraits, nature morte) ainsi qu'aux avancées des jeunes générations (Manet en tête). Il expérimente une carrière portraitiste mondain, et apprend à s'adapter à la psychologie comme aux exigences de ses modèles, mais Courbet reste maître et inventeur de ses peintures. La série des natures mortes est réalisé en 1862, quand il séjourne à Saintonge à l'invitation du mécène éclairé Etienne Baudry. Courbet comprend l'importance de ce thème, qui ouvre la voie aux compositions impressionnistes.

En 1859, il découvre les côtes normandes : paysages puissants et tourmentés.

La Commune et la colonne Vendôme

Ses idées républicaines et socialistes lui font refuser la Légion d'honneur proposée par Napoléon III. Après la proclamation de la République le 4 septembre 1870, il est appelé président de la commission des musées et délégué aux Beaux-Arts mais aussi président de l'éphémère Fédération des Artistes.

Il propose au Gouvernement de la Défense nationale le déplacement de la Colonne Vendôme, qui évoque les guerres napoléoniennes, aux Invalides. Soutenant l'action de la Commune de Paris, il est élu au Conseil de la Commune par le VIe arrondissement aux élections complémentaires du 16 avril 1871 ; il siège à la commission de l'enseignement et vote contre la création du Comité de Salut public, il signe le manifeste de la minorité. La Commune décide, le 13 avril, d'abattre et non de déboulonner la Colonne Vendôme. Courbet propose alors, dans la mesure où il a eu en premier l'idée d'enlever cette colonne, de payer les frais de sa réparation. Il démissionne de ses fonctions en mai 1871, protestant contre l'exécution par les Communards de Gustave Chaudey, qui, comme maire-adjoint, avait fait tirer sur la foule le 22 janvier 1871. Après la Semaine sanglante il est arrêté le 7 juin 1871, et le 3e conseil de guerre le condamne à six mois de prison — qu'il purgera à Paris, à Versailles ainsi qu'à Neuilly — ainsi qu'à 500 francs d'amende. [4]

Mais en mai 1873, le nouveau président de la République, le maréchal de Mac-Mahon, décide de faire reconstruire la Colonne Vendôme aux frais de Courbet (soit plus de 323 000 francs selon le devis établi). Il est acculé à la ruine après la chute de la Commune, ses biens mis sous séquestre, ses toiles confisquées. Il s'exile en Suisse, à La Tour-de-Peilz, près de Vevey. Courbet obtient de payer près de 10 000 francs par an pendant 33 ans, mais meurt avant d'avoir payé la première traite.

Buste en marbre de Gustave Courbet - par Aimé-Jules Dalou en 1887 - Musée des Beaux-Arts de Besançon

Après quelques semaines passées dans le Jura (Le Locle, La Chaux-de-Fonds), à Neuchâtel, à Genève et dans le Valais, Courbet se rend compte que c'est sur la Riviera lémanique, grâce aux nombreux étrangers qui y séjournent, qu'il aura le plus de chance de nouer des contacts et de trouver d'éventuels débouchés pour sa peinture. Il loge brièvement à Veytaux (Château de Chillon), Clarens et Montreux, puis jette son dévolu sur la petite bourgade de La Tour-de-Peilz (au bord du lac Léman) et s'installe dans une maison au bord du lac du nom de Bon-Port. Ce sera le port d'attache des dernières années de sa vie. De là, il circule énormément et les rapports que des espions (infiltrés jusque parmi la colonie des proscrits de la Commune de Paris) envoient à la police française nous renseignent sur ses nombreux contacts et ses innombrables déplacements (Genève, Fribourg, la Gruyère, Interlaken, Lucerne, Martigny, Loèche-les-Bains, La Chaux-de-Fonds, etc. ).

Durant les premières années de son exil, il rédigé à sa sœur en 1876 :

«Ma chère Juliette, je me porte idéalement bien, jamais de ma vie je ne me suis porté ainsi, malgré le fait que les journaux réactionnaires disent que je suis assisté de cinq médecins, que je suis hydropique, que je reviens à la religion, que je fais mon testament, etc. Tout cela sont les derniers vestiges du napoléonisme, c'est le Figaro et les journaux cléricaux. »

Il peint, sculpte, expose et vend ses œuvres; il organise sa défense face aux attaques du gouvernement de l'«Ordre moral» et veut obtenir justice auprès des députés français ; il participe à de nombreuses manifestations (fêtes de gymnastique, de tir et de chant)  ; il est accueilli dans de nombreux cercles démocratiques confédérés et dans les réunions de proscrits. Comme par le passé, il organise sa propre publicité et entretient des rapports sociaux tant dans les cafés qu'avec les représentants de l'establishment du pays qui l'accueille.

Il reçoit des encouragements de l'étranger : en 1873, invité par l'association des artistes autrichiens, il expose 34 tableaux à Vienne en marge de l'Exposition universelle; le peintre James Whistler le contacte pour exposer des œuvres à Londres; aux États-Unis, il a sa clientèle et il expose régulièrement à Boston depuis 1866. Plusieurs peintres du pays lui rendent souvent visite à La Tour et peignent à ses côtés (Auguste Baud-Bovy, François Furet, François Bocion) ou présentent leurs tableaux dans les mêmes expositions (Ferdinand Hodler). Des marchands, comme l'ingénieur exilé Paul Pia à Genève, proposent régulièrement à la vente des œuvres du peintre franc-comtois. La demande de tableaux était tellement importante depuis 1872 que Courbet ne pouvait suivre et s'était assuré la collaboration d'«aides» qui préparaient ses paysages. Courbet ne faisait aucun mystère de ce mode de production. On sait, en outre, que Courbet n'hésitait pas à signer de temps en temps un tableau peint par l'un ou l'autre de ses collaborateurs [5].

Il travaille simultanément pour Madame Arnaud de l'Ariège dans son château des Crètes à Clarens et donne des tableaux pour des tombolas de sinistrés et d'exilés. Il réfléchit à un projet de drapeau pour le syndicat des typographes à Genève et exécute le portrait d'un avocat lausannois, le député radical Louis Ruchonnet (futur conseiller fédéral)  ; il converse avec Henri Rochefort et Madame Charles Hugo à La Tour-de-Peilz et , quelques jours après, il joue le rôle de porte-drapeau d'une société locale lors d'une fête de gymnastique à Zurich. Son œuvre n'échappe pas non plus à ce continuel va-et-vient entre une trivialité proche du kitsch et un réalisme poétique. Cette production inégale n'est pas limitée à la période d'exil, mais elle s'accentue depuis la menace qui pèse sur le peintre de devoir payer les frais démesurés de reconstruction de la Colonne, l'entraînant à produire de plus en plus. Cela a incité de nombreux faussaires à profiter de la situation et , déjà du vivant de l'artiste, le marché de l'art a été envahi d'œuvres attribuées à Courbet dont il est complexe d'apprécier l'originalité. [5].

Les circonstances (guerre et exil), les procès, l'étroitesse de l'espace culturel du pays qui accueille le peintre, l'éloignement de Paris sont tout autant de facteurs qui ne l'incitent guère à réaliser des œuvres de l'importance de celles des années 1850. Dans ce contexte défavorable, Courbet a la force de peindre des portraits de grande qualité (Régis Courbet père de l'artiste, Petit-Palais, Paris), des paysages beaucoup peints (Léman au coucher du soleil du Musée Jenisch à Vevey et du Musée des Beaux-Arts à Saint-Gall), quelques Château de Chillon (comme celui du Musée Gustave Courbet à Ornans). Il s'attaque en 1877, en prévision de l'Exposition universelle de l'année suivante, à un Grand panorama des Alpes (The Cleveland Museum of Art) resté partiellement inachevé. Il aborde aussi la sculpture, les deux réalisations de ces années d'exil sont , la Dame à la mouette et Helvétia.

Par solidarité avec ses compatriotes exilés de la Commune de Paris, Courbet refusa toujours de retourner en France avant une amnistie générale. Sa volonté fut respectée et son corps fut inhumé à La Tour-de-Peilz le 3 janvier 1878, après son décès survenu le 31 décembre 1877, sa dépouille étant transférée à Ornans en 1919.

Dans Le Réveil du 6 janvier 1878, Jules Vallès rend hommage au peintre ainsi qu'à «l'homme de paix» :

«[... ] Il a eu la vie plus belle que ceux qui sentent, dès la jeunesse et jusqu'à la mort, l'odeur des ministères, le moisi des commandes. Il a traversé les grands courants, il a plongé dans l'océan des foules, il a entendu battre comme des coups de canon le cœur d'un peuple, et il a fini en pleine nature, au milieu des arbres, en respirant les parfums qui avaient enivré sa jeunesse, sous un ciel que n'a pas terni la vapeur des grands massacres, mais, qui, ce soir peut-être, embrasé par le soleil couchant, s'étendra sur la maison du mort, comme un grand drapeau rouge

Les chasses sont la partie la plus étrange et la plus originale de ses œuvres. Cet intérêt est reconnu comme anecdotique, c'est un chasseur passionné. Il est familier de la faune. Ce sont des peintures théâtrales et triomphantes («Hallali du cerf» 1867).

Courbet s'inspire aussi de la photographie, il en est fasciné. On peut voir un parallélisme entre ses tableaux et certaines photos.

Courbet et les critiques de son temps

Rares sont les artistes qui ont, davantage que Courbet, construit leur carrière grâce à la stratégie du scandale. Plusieurs événements jalonnent clairement cette construction : le Salon de 1850-1851, l'érection du Pavillon du réalisme en 1855, l'élaboration de l'œuvre Le Retour de la conférence en 1863 et l'engagement en 1871 dans la Commune de Paris. Plusieurs ouvrages d'historiens de l'art, surtout Réceptions de Courbet, Fantasmes réalistes et paradoxes de la démocratie par Thomas Schlesser ont décortiqué la façon dont l'artiste s'est trouvé pris entre des feux contradictoires qui ont énormément nourri son image de peintre insoumis et frondeur. Dans sa thèse, Schlesser explore à travers plusieurs grands thèmes, la façon dont les discours critiques ont interprété les œuvres du peintre de manière idéalement antinomique. Alors que les détracteurs (Edmond About, Charles Baudelaire, Cham, Théophile Gautier, Gustave Planche…) stigmatisent une peinture réaliste qui corrompt l'ordre du monde et le précipite vers le déclin en promouvant la laideur et le vice, ses défenseurs (Alfred Bruyas, Pierre-Joseph Proudhon, Emile Zola) considèrent qu'elle est plus sincère, capable de véhiculer esprit d'indépendance, liberté et progrès. La thèse de Réceptions de Courbet pousse la réflexion jusqu'à imaginer que cet espace de débat serait un espace démocratique, dans le sens où l'entend le philosophe Claude Lefort, étant donné qu'il institue un conflit d'opinions autour de sa peinture.

Courbet face aux historiens de l'art

Si Courbet a fait couler énormément d'encre en son temps, on peut aussi affirmer qu'il continue à captiver la communauté scientifique. Il est un des sujets d'étude favoris des dix-neuvièmistes et les livres à son compte, en France comme dans les pays anglo-saxons, sont innombrables. L'exposition qui lui a été consacrée en 2007-2008 au Grand Palais, relayée par un colloque au musée d'Orsay, a rendu plus visible toujours la multiplicité des approches. Parmi les plus marquantes, il faut souligner celles de Timothy Clark au début des années 1970 (Une image du peuple) et celle de Michæl Fried (Le Réalisme de Courbet). A la vision éminemment politique de Clark, Fried oppose une lecture à la limite de la phénoménologie où il montre les systèmes esthétiques mis en place par le peintre pour s'absorber dans sa peinture. En France, les liens de Courbet avec le romantisme ont surtout été soulevé par Ségolène Le Men (Gustave Courbet) et ceux avec la photographie par les commissaires de l'exposition du Grand Palais Dominique de Font-Réaulx et Laurence des Cars (Catalogue). En 2007 parut aussi Réceptions de Courbet de Thomas Schlesser qui sert à cerner toute la complexité de son réalisme qui se révèle, selon l'auteur, une notion dans laquelle sont projetées des idées à forte teneur politique.

Gustave Courbet enduisait sa toile d'un fond sombre, presque noir, à partir duquel il remontait vers la clarté. Proudhon, le théoricien socialiste (et l'homme qu'il admira le plus), aurait voulu faire de lui un peintre prolétarien mais, outre les casseurs de pierre, pas d'ouvriers sur ses toiles et peu de paysans.

=== Ses œuvres

=="La Biche Morte/  Musée d'Oran: volé en 1986

L'enfant et la Vierge/ Musée d'Oran; aussi volé en 1986 Ces deux œuvres sont recherchées par interpool.

  • Portrait de Régis Courbet, vers 1840, huile sur toile, 73x59, 5 cm, coll. part.
  • L'Embouchure de la Seine, 1841, Palais des Beaux-Arts de Lille
  • Autoportrait au chien noir, 1842, huile sur toile, 27x23 cm, Pontarlier, Musée de Pontarlier
  • Portrait de Paul Ansout, 1842-1843, huile sur toile, 81x62, 5 cm, Dieppe, Château-musée de Dieppe
  • Portrait de l'artiste dit Le Désespéré, [1843-45], huile sur toile, 45x54 cm, coll. part.
  • Courbet au chien noir, 1842-1844, huile sur toile, 46x56 cm, Paris, Musée du Petit Palais
  • Les Amants dans la campagne, 1844, huile sur toile, 77x60 cm, Lyon, Musée des Beaux-Arts de Lyon
  • Le Coup des dames, 1844, huile sur toile, 25x34 cm, Caracas, coll. Adolfo Hauser
  • Loth et ses filles, 1844, huile sur toile, 89x116 cm, coll. part.
  • Le Hamac, 1844, huile sur toile, 71x97 cm, Winterthur, coll. Oskar Reinhart
  • Portrait de Juliette Courbet, 1844, huile sur toile, 72x62 cm, Paris, Musée du Petit Palais
  • Jeune homme dans un paysage dit Le Guitarrero, 1844, huile sur toile, 55x41 cm, coll. part.
  • Jeune fille à la balançoire ou Sara la Baigneuse, 1845, huile sur bois, 69x52 cm, Nantes, Musée des Beaux-Arts de Nantes
  • Le Sculpteur, 1845, huile sur toile, 55x41 cm, coll. part.
  • Portrait de l'artiste dit L'Homme à la ceinture de cuir, 1845-1846, huile sur toile, 100x82 cm, Paris, Musée d'Orsay
  • Portrait de H. J. Van Wisselingh, 1846, huile sur toile, 57, 2x46 cm, Fort Worth, TX, Kimbell Art Museum
  • Portrait d'Urbain Cuenot, 1846, huile sur toile, 55, 5x46, 5, Ornans, Musée Courbet
  • Sentier enneigé en forêt, huile sur toile, Châlons en Champagne, Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Châlons-en-Champagne
  • Portrait de Baudelaire, vers 1848, huile sur toile, 54x65 cm, Montpellier, Musée Fabre
  • L'homme à la pipe (autoportrait), 1848-1849, huile sur toile, 45x37 cm, Montpellier, Musée Fabre
  • Les Casseurs de pierres, 1849, 159x259 cm. Détruit pendant les bombardements alliés sur la ville de Dresde en février 1945 (le tableau se trouvait à la Gemäldegalerie) voir Bombardement de Dresde
  • Le Casseur de pierres, 1849, 45x54, 5 cm, version avec un seul personnage (le vieux), Milan, collection spécifique.
  • Un enterrement à Ornans, 1850, Musée d'Orsay, Paris, à son sujet, le critique parisien Champfleury avait rédigé «C'est toute la laideur de la province»
  • Portrait d'Hector Berlioz, 1850, huile sur toile, 61x48 cm, Paris, Musée d'Orsay
  • Les Demoiselles de village, 1851, huile sur toile, 195x261 cm, New York, The Metropolitan Museum of Art
  • Portrait d'Adolphe Marlet, 1851, huile sur toile, 56x46 cm, Dublin, National Gallery of Ireland Collection
  • Les Baigneuses, 1853, huile sur toile, 227x193 cm, Montpellier, Musée Fabre
  • La Fileuse endormie, 1853, huile sur toile, Montpellier, Musée Fabre
  • Portrait d'Alfred Bruyas, 1853, huile sur toile, 91x72 cm, Montpellier, Musée Fabre
  • Courbet au col rayé, 1854, huile sur toile, 46x37 cm, Montpellier, Musée Fabre
  • La Rencontre ou Bonjour Monsieur Courbet, 1854, huile sur toile, 129x149 cm, Montpellier, Musée Fabre
  • Les Bords de la mer à Palavas, 1854, Musée Malraux, Le Havre
  • Le Bord de la mer à Palavas, 1854, huile sur toile, 27x46 cm, Montpellier, Musée Fabre
  • Les Cribleuses de blé, 1854, Musée des Beaux-Arts, Nantes
  • L'Atelier du peintre, 1855, Musée d'Orsay, Paris
  • Les Demoiselles des bords de Seine, 1856, huile sur toile, 174x206 cm, Paris, Musée du Petit Palais
  • La Curée, 1856, huile sur toile, 210, 2x183, 5, Boston, M. A., Museum of Fine Arts
  • Portrait de M. Gueymard, artiste de l'Opéra, 1857, huile sur toile, 148, 6x406, 7 cm, New York, The Metropolitan Museum of Art
  • La Mer à Palavas, 1858, Musée Fabre, Montpellier
  • La Dame de Francfort, 1858, huile sur toile, 104x104 cm, Cologne, Wallraf-Richartz Museum
  • Vue de Francfort-sur-le-main, 1858, huile sur toile, 53, 5x78 cm, Francfort-sur-le-Main, Städelsches Kunstinstitut
  • Le Chasseur allemand, 1858, huile sur toile, Lons-le-Saunier, Musée des Beaux-arts
  • Le Retour de la Conférence, 1863, détruit
  • La Source de la Loue, 1863, huile sur toile, 84x106, 5 cm, Zurich, Kunsthaus Zürich
  • Portrait de Laure Borreau, 1863, huile sur toile, 81x59 cm, Cleveland, OH, The Cleveland Museum of Art
  • Le Chêne de Flagey, nommé Chêne de Vercingétorix 1864, 89x110 cm., Murauchi Art Museum, Tōkyō
  • Les Sources de la Loue, 1864, 80x100 cm., Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles
  • Proudhon et ses enfants, 1865, Petit Palais, Paris
  • Marine, 1865, huile sur toile, 53, 5x64 cm, Cologne, Wallraf-Richartz Museum
  • Les Trois Anglaises à la fenêtre, 1865, huile sur toile, 92, 5x72, 5 cm, Copenhague, Ny Carlsberg Glyptotek
  • Le Ruisseau couvert ou Le Ruisseau du Puits noir, 1865, huile sur toile, 94x135 cm, Paris, Musée d'Orsay
  • La Femme au perroquet , 1866, 129.5x195.6 cm., Metropolitan Museum of Art, New York
  • L'Origine du monde, 1866, Paris : Musée d'Orsay
  • Le Sommeil, 1866, huile sur toile, 135x200 cm, Petit Palais, Paris
  • La Trombe, 1866, 43x56 cm., Philadelphia Museum of Art, Philadelphie
  • La Pauvresse de village, 1866, huile sur toile, 86x126 cm, coll. part.
  • La remise des chevreuils en hiver, 1866, huile sur toile, (54x72, 5) Musée des beaux-Arts de Lyon
  • L'Hallali du cerf ou Episode de chasse à courre sur un terrain de neige, 1867, huile sur toile, 355x505 cm, Besançon, Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie
  • Jo l'Irlandaise, 1866, huile sur toile, 54x65 cm, Stockholm, Nationalmuseum
  • La Femme à la vague, 1868, huile sur toile, 65x54 cm, New York, The Metropolitan Museum of Art
  • Femme nue au chien, 1868, huile sur toile, 65x81 cm, Paris, Musée d'Orsay
  • La Vague, 1869, Musée Malraux, Le Havre
  • La Vague, vers 1869/1870, huile sur toile, 63x91, 5 cm, Francfort-sur-le-Main, Städelsches Kunstinstitut
  • Mer calme, (1869), 59.7x73 cm., Metropolitan Museum of Art, New York
  • La Falaise d'Etretat, après l'orage, (1869), 162x133 cm.
  • La Falaise d'Etretat, 1869, huile sur toile, 93x114cm, Wuppertal, Von der Heydt-Museum
  • L'Hiver, 1868, 61x81cm., collection privée, France
  • Portrait de Chenavard, 1869, huile sur toile, 54x46 cm, Lyon, Musée des Beaux-Arts de Lyon
  • La Truite, gonflée et blessée est une allusion à la destinée de l'artiste, 1871, huile sur toile, 52, 5x87 cm, Zurich, Kunsthaus Zürich
  • Portrait de l'artiste à Sainte-Pélagie, vers 1872, huile sur toile, 92x72 cm, Ornans, Musée Courbet
  • Pommes rouges au pied d'un arbre, 1871-1872, huile sur toile, 50, 5x61, 5 cm, Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen
  • Le Château de Chillon, 1874, 80x100cm., Musée Gustave Courbet, Ornans
  • Coucher de soleil sur le Léman, 1874, 55x65cm., Musée Jenisch, Vevey
  • La Vigneronne de Montreux, 1874, 100x81.5 cm., Musée cantonal des beaux-arts, Lausanne
  • Le Lac Léman soleil couchant, vers 1876, huile sur toile, 74x100 cm, Saint-Gall, Kunstmuseum
  • Grand panorama des Alpes, la Dent du Midi, 1877, huile sur toile, 151x203 cm, Cleveland, OH, The Cleveland Museum of Art

  1. M. Ragon (2004), Gustave Courbet, peintre de la liberté p. 11, Courbet ne fut pas élève à l'École des Beaux-Arts de Besançon
  2. M. Ragon (2004), op. cit. pp. 13-14
  3. M. Ragon (2004), op. cit. p. 15
  4. Gustave Courbet et la colonne Vendôme : Histoire pour tous N°137 Septembre 1971 - Denyse Dalbian
  5. ab Courbet et la Suisse, catalogue d'exposition, La Tour-de-Peilz, 1982

  • Petra ten-Dœsschate Chu, Correspondance de Courbet, Paris, Flammarion (1975)

  • Castagnary, Exposition des œuvres de Gustave Courbet à l'école des Beaux-Arts (mai 1882) , Paris, Impr. E. Martine, 89p. 1882
  • Castagnary, Gustave Courbet et la colonne Vendôme : plaidoyer pour un ami mort, E. Dentu, Paris, 87p, 1883
  • Castagnary, Gustave Courbet, Éditions Séquences, 2000, 80 pages. extrait : notes et présentation de Bertrand Tillier
  • Castagnary, Eugène Spuller, Philosophie du Salon de 1857 à 1879, éd. G. Charpentier et E. Fasquelle, 2 vol, 1892
  • Georges Riat, Gustave Courbet, peintre, Paris (1906)
  • Charles Léger, Courbet, Paris (1929)
  • T. J. Clark, Image of the People. Gustave Courbet and the 1848 Revolution, Londres (1973)  ; trad. italienne : Immagine del popolo. G. Courbet e la rivoluzione del'48, Torino, (1978)
  • Robert Fernier, La vie et l'œuvre de Gustave Courbet, Catalogue raisonné, Lausanne et Paris, 2 volumes, (1977-1978)
  • (en) Sarah Faunce and Linda Nochlin, Courbet reconsidered, New Haven and London, (1988)
  • Pierre Georgel, Courbet. Le poème de la nature, Paris (1995)
  • Pierre Chessex, «Courbet en Eldorado : les années d'exil en Suisse», dans Ligeia, dossiers sur l'art, no 41-44 (2002-2003), p.  82-89
  • Benoît Noël et Jean Hournon, «L'Origine du monde», dans Parisiana, la capitale des arts au XIXe siècle, Paris, Les Presses Franciliennes, 2006. p.  34-41.
  • Thomas Schlesser, Réceptions de Courbet. Fantasmes réalistes et paradoxes de la démocratie (1848–1871) , Dijon, Les presses du réel (2007)
  • T. J. Clark, Une image du peuple. Gustave Courbet et la révolution de 1848, Dijon, Les presses du réel (2007)
  • Ségolène Le Men, Courbet, Citadelles et Mazenod, 2007 (ISBN 9782850882470)
  • Gustave Courbet : catalogue de l'exposition du Grand Palais, Paris, 13 octobre 2007-28 janvier 2008, Paris, RMN, 2007
  • Bernard Teyssèdre, Le roman de l'Origine, Paris, Gallimard, coll. L'infini, 1996, 2e édition, 2007.

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