John Singer Sargent

John Singer Sargent est un peintre américain, né en 1856 à Florence et mort en 1925 à Londres. Élève de Carolus-Duran et de Léon Bonnat, il étudie à l'école des Beaux Arts de Paris.



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John Singer Sargent est un peintre américain, né en 1856 à Florence (Italie) et mort en 1925 à Londres. Élève de Carolus-Duran et de Léon Bonnat, il étudie à l'école des Beaux Arts de Paris. Il est un ami ou un proche de grands artistes de l'époque, comme Claude Monet, Paul Helleu, Gabriel Fauré ou encore Edmund Gosse. Sargent est spécifiquement réputé pour son habileté dans les portraits, caractérisés par un style particulièrement élaboré, une virtuosité visuelle et une certaine audace théâtrale. Il réalise sur commande les portraits des hommes et des femmes les plus célèbres, riches ou puissants d'Europe ou des États-Unis, comme ceux de l'académicien Édouard Pailleron et de son épouse, Auguste Rodin, John D. Rockefeller, Robert Louis Stevenson, ou encore ceux des présidents, Theodore Roosevelt et Woodrow Wilson.

Au cours de sa carrière, il créa à peu près 900 toiles et plus de 2 000 aquarelles, mais aussi d'innombrables croquis et dessins. Son œuvre documente ses voyages à travers le monde, de Venise au Tyrol, de Corfou au Moyen-Orient, ou encore du Montana à la Floride.

Portrait de John Singer Sargent par Giovanni Boldini vers 1890, collection spécifique.

Jeunesse

Avant sa naissance, son père, Fitz William est chirurgien ophtalmique au Wills Hospital de Philadelphie. Après la mort de sa sœur aînée, âgée de deux ans, sa mère Mary (née Singer) fait une dépression nerveuse et le couple décide de partir à l'étranger pour se remettre du choc. Ils restent des nomades expatriés tout au long de leur existence[1]. Quoiqu'ayant un pied-à-terre à Paris, les parents de Sargent se déplacent avec les saisons à la mer et dans les montagnes de France, d'Allemagne, d'Italie et de Suisse. Tandis qu'elle est enceinte, en raison d'une épidémie de choléra, ils s'arrêtent à Florence où naît Sargent en 1856.

L'Illustrated London News, première source d'inspiration de Sargent

Un an plus tard, naît sa sœur Mary. Après sa naissance, quoiqu'aspirant à revenir à sa pratique de la médecine à Philadelphie, Fitz William démissionne de son poste à la demande instante de sa femme qui souhaite demeurer à l'étranger[2]. Ils vivent modestement, d'un petit héritage et de quelques économies, avec leurs enfants, évitant la société généralement et les autres Américains, exceptés quelques amis artistes[3]. Quatre autres enfants naissent, dont deux survécurent à l'enfance[4].

Bien que son père soit un professeur patient pour les matières de base, le jeune Sargent est un enfant turbulent, plus intéressé par les activités de plein air que par les études[5]. Au contraire de son père, sa mère est convaincue que voyager à travers l'Europe, visiter musées et églises, est bon pour l'éducation des enfants. Plusieurs tentatives de lui faire donner un enseignement classique échouent, essentiellement à cause de leur vie itinérante. Sa mère est une bonne artiste amateur et son père, un illustrateur médical qualifié[5]. Particulièrement tôt, elle lui donne des carnets et l'encourage à dessiner lors de leurs excursions. Le jeune Sargent s'applique sur ses dessins, copie avec joie des images de navires de l'Illustrated London News et fait des esquisses détaillées de paysages[6]. Fitz William en vient à espérer que l'intérêt de son fils pour les navires et la mer le conduiront à une carrière dans la marine.

Tandis qu'il est âgé de treize ans, sa mère remarque que John dessine particulièrement bien et qu'il à l'œil sûr et rapide. S'ils peuvent se permettre de lui faire donner de bonnes leçons, il deviendrait bientôt un artiste accompli[7]. Il reçoit tandis quelques leçons d'aquarelle par Carl Welsch, un peintre paysagiste allemand[8]. Cependant son éducation est loin d'être achevée, Sargent devient un jeune homme lettré, cosmopolite, accompli en art, musique et littérature[9] Il parle fréquemment le français, l'italien et l'allemand. À dix-sept ans, Sargent est décrit comme «volontaire, curieux, déterminé et fort», par sa mère, et comme «timide, généreux et modeste», par son père[10]. Il est parfait connaisseur de bon nombre de grands maîtres, comme il l'écrivit en 1874 : «J'ai appris à Venise à admirer Le Tintoret ainsi qu'à le voir comme venant uniquement après Michel-Ange et Le Titien»[11].

Études

Paul Helleu et sa femme par Sargent, 1889, The Brooklyn Museum, New York

Il débute ses études à l'Académie de Florence, puis à Paris avec le portraitiste Carolus-Duran, de 1874 à 1878, à l'école des Beaux Arts de Paris[12]. Il suit les cours de dessin qui comprennent l'anatomie et la perspective[13], [14] et étudie aussi avec Léon Bonnat[15]. Il passe énormément de temps à dessiner dans les musées ainsi qu'à peindre dans un atelier qu'il partage avec James Carroll Beckwith, qui devient son ami et est son premier contact avec le monde des artistes américains vivant à l'étranger[16].

L'atelier de Carolus-Duran dispense à la fois l'approche académique respectant les traditions qui exige une grande rigueur dans le dessin et de la couche de fond, mais également le travail alla prima, au pinceau, directement sur la toile, comme le faisait Diego Velázquez. C'est une approche qui s'appuie sur un choix judicieux des tons de la peinture[17]. Elle permet aussi un épanouissement spontané de la couleur, sans être lié au dessin de la sous-couche. Cet enseignement est sensiblement différent de celui de l'atelier respectant les traditions de Jean-Léon Gérôme, où les Américains Thomas Eakins et Julian Alden Weir étudient.

Sargent devient rapidement un élève vedette[18]. Weir rencontre Sargent en 1874 et rédigé qu'il est «l'un de ses plus talentueux camarades … ; ses dessins sont comme ceux des vieux maîtres, et sa couleur est de la même veine»[18]. Sa maîtrise de la langue française et son grand talent font que Sargent est à la fois populaire et admiré. Grâce à son amitié avec Paul Helleu, Sargent rencontre les grandes personnalités du monde artistique de l'époque, comme Degas, Rodin, Monet et Whistler.

Début de carrière

Carolus-Duran par John Singer Sargent, 1879, Sterling and Francine Clark Institute, Williamstown.

En 1879, âgé de 23 ans, Sargent peint le portrait de son maître Carolus-Duran ; son travail fait la connaissance de l'approbation populaire et annonce la voie qu'il suivra. Son exposition au Salon de Paris est un hommage à son professeur et une vitrine qui lui assurera des commandes[19]. Henry James rédigé à propos de cette œuvre de Sargent qu'elle offre le spectacle «un peu étrange» d'un talent qui au seuil de sa carrière n'a déjà plus rien à apprendre[20].

Spanish Dancer de John Singer Sargent, 1880-1881.

Après avoir quitté l'atelier de Carolus-Duran, en 1879 Sargent visite l'Espagne. Il y étudie les peintures de Vélazquez, avec passion, s'imprégnant de la technique du maître, et réunissant des idées, au cours de son voyage, pour de nouvelles œuvres[21].

Il se passionne aussi pour la musique et la danse espagnole qui réveillent son propre talent pour cet art. L'expression visuelle de cette passion se retrouve dans son œuvre El Jaleo (1882) [22]. La musique continuera aussi à jouer un rôle majeur dans sa vie sociale, comme accompagnateur de musiciens professionnels et amateurs. Sargent se fait aussi l'avocat des compositeurs modernes, surtout de Gabriel Fauré[23]. De voyages en Italie, il ramène de nombreuses esquisses et idées pour différentes peintures de scènes de rue vénitiennes qui montrent les gestes et les postures qu'on retrouvera plus tard dans ses portraits[24].

À son retour, Sargent reçoit rapidement plusieurs commandes de portraits. Sa carrière est lancée. Il se montre immédiatement concentré et endurant ce qui lui permettra de peindre avec acharnement pendant les vingt-cinq prochaines années. Il comble les vides entre ses différentes commandes en réalisant de nombreux portraits d'amis et de collègues. Ses manières raffinées, son français parfait et son talent font de lui une vedette parmi les nouveaux portraitistes et sa renommée couvre rapidement. Il annonce avec confiance des prix élevés et refuse même certains clients pénibles[25].

Carrière

Portraits

John Singer Sargent dans son atelier avec le portrait de Madame X, à Paris en 1884, photographie attribuée à A. Giraudon.

Au début des années 1880, Sargent expose régulièrement au Salon de Paris, surtout des portraits de femmes en pied, comme Madame Edouard Pailleron en 1880 et Madame Ramón Subercaseaux en 1881 qui sont toujours bien accueillis par la critique[26].

Les meilleurs portraits de Sargent révèlent l'individu et la personnalité de ses clients ; ses plus ardents admirateurs pensent qu'il ne peut être comparé qu'à Velázquez, qui l'influença largement. Le maître espagnol transparaît dans les Filles d'Edward Darley Boit, de 1882, par un intérieur qui fait écho à celui de Velázquez dans Las Meninas[27]. Comme dans nombre de ses premiers portraits, Sargent tente hardiment des approches différentes à chaque nouveau défi, ici, employant à la fois une composition et un éclairage inhabituels, il obtient un effet poignant. Son œuvre la plus exposée et la plus appréciée des années 1880 est probablement The Lady with the Rose (1882), un portrait de Charlotte Burckhardt, un amie proche et , peut-être, un certain attachement romantique[28].

Portrait de Madame X, 1884, Metropolitan Museum of Art, New York.

Son œuvre la plus controversée, Madame X (Madame Pierre Gautreau), réalisée en 1884, est actuellement reconnue comme son meilleur portrait et elle était la préférée de Sargent. (Il écrira en 1915 «Je suppose que c'est la meilleure chose que j'ai faite») [29] Cependant, quand il est présenté à Paris au Salon des Beaux-Arts de 1884, il déclenche une réaction si négative que Sargent part s'installer à Londres. Une fois toujours, l'assurance de Sargent l'avait conduit à risquer une nouvelle expérience qui malheureusement venait de mal tourner[30]. Madame Gautreau n'avait pas commandé la peinture et il l'avait poursuivie pour obtenir cette chance, au contraire de la majorité de ses portraits, pour lesquels c'était les clients qui le sollicitaient. Sargent rédigé à l'une de leurs connaissances communes :

«J'ai grand désir de peindre son portrait et j'ai raison de croire qu'elle le permettra et s'attend à ce que quelqu'un propose un tel hommage à sa beauté. … Vous pouvez lui dire que je suis l'homme d'un prodigieux talent»[31]

Il lui faut toute une année pour achever le portrait[32]. La première version du portrait de Madame Gautreau, avec son fameux décolleté, sa peau si blanche et son port de tête altier sur une bretelle tombée de son épaule donne un effet global toujours plus audacieux et sensuel[33]. Il remet en place la bretelle pour tenter d'apaiser le scandale, mais le mal est fait. Les commandes françaises se tarissent et il admet lui-même à son ami Edmund Gosse en 1885 qu'il envisage d'abandonner la peinture pour la musique ou les affaires[34].

À propos de la réaction du public, Judith Gautier rédigé :

«Est-ce une femme ? Une chimère, la licorne héraldique cabrée à l'angle de l'écu? Ou bien l'œuvre de quelque ornemaniste oriental à qui la forme humaine est interdite et qui voulant rappeler la femme, a tracé cette délicieuse arabesque ? Non, ce n'est rien de tout cela (…) Si ce sein bleu, ces bras serpentins ce teint où l'héliotrope est pétri avec la rose, ce profil effilé, cette lèvre pourpre, ces yeux demi-clos, veloutés d'ombre ont en effet quelque chose de chimériques, cela tient seulement à la chimérique beauté que la toile évoque …»[35]
Capri, 1878.
Rosina Ferrara dansant une tarentelle sur un toit, The Warner Collection of Gulf States Paper Corporation, Tuscaloosa, Alabama.

Avant le scandale de Mme. X. en 1884, il peint des beautés exotiques comme Rosina Ferrara de Capri et le modèle espagnol expatrié Carmela Bertagna, mais ces peintures précédentes n'étaient pas destinées au grand public. Sargent garde cette peinture fièrement exhibée dans son atelier de Londres jusqu'à ce qu'il la vende au Metropolitan Museum of Art de New York, en 1916, quelques mois après la mort de Madame Gautreau.

Avant son arrivée en Angleterre, Sargent y envoie certaines toiles afin qu'elles puissent être exposées à la Royal Academy, dont le portrait du Dr. Pozzi at Home (1881), un essai flamboyant en rouge, son premier portrait masculin en pied et son plus respectant les traditions Mrs. Henry White (1883). Les commandes de portraits qui s'ensuivent, encouragent Sargent à partir pour Londres en 1886. En oubliant le scandale de Madame X, il a jusque là envisagé de s'installer dans la capitale anglaise, dès 1882, à la demande pressante de son ami le nouvelliste Henry James, rétrospectivement, on peut admettre que son départ était inévitable[36].

Mrs Henry White, 1883, Corcoran Gallery of Art, Washington.

La critique anglaise n'est dans un premier temps pas emballée, accablant Sargent pour sa manière de peindre à la française. L'un des chroniqueurs, à propos du portrait de Mrs. Henry White, décrit sa technique comme «dure et presque métallique, sans goût dans l'expression, l'air, ou la pose». Cependant, grâce au concours de Madame White elle-même, Sargent emporte bientôt l'admiration des clients et des critiques anglais[37]. Henry James aussi donne un important coup de pouce à la carrière de l'artiste en Grande-Bretagne[38].

Sargent passe énormément de temps à arpenter ainsi qu'à peindre la campagne anglaise, quand il ne travaille pas dans son atelier. Lors d'une visite chez Claude Monet à Giverny en 1885, Sargent peint l'un de ses portraits les plus impressionnistes, qui représente Monet peignant en plein-air, en compagnie de sa nouvelle épouse. Sargent n'est cependant pas reconnu comme un peintre impressionniste, mais il en utilise quelquefois les techniques, avec talent, et son Claude Monet Painting at the Edge of a Wood est probablement sa vision personnelle de ce style. Dans les années 1880, il participe à des expositions impressionnistes et commence à peindre en plein-air après sa visite à Monet. Il achète, à cette époque, pour sa collection personnelle, quatre toiles de Monet[39]. Suivant la même inspiration, il avait réalisé un portrait de son ami Paul Helleu, peignant aussi en extérieur avec sa femme à ses côtés. Une photographie particulièrement comparable à sa peinture suggère que Sargent utilisa à l'occasion la photographie pour ses compositions[40]. Grâce à Helleu, Sargent rencontre et fait une peinture du fameux sculpteur français Auguste Rodin en 1884, un portrait plutôt sombre, rappelant l'œuvre de Thomas Eakins[41]. Quoique les critiques britanniques classent Sargent parmi les impressionnistes, les impressionnistes français pensent tout autrement, comme Monet le dira plus tard, «Il n'est pas un impressionniste au sens ou nous l'entendons, il est énormément trop influencé par Carolus-Duran.»[42]

Carnation, Lily, Lily, Rose, 1886, Londres, Tate Gallery.

Le premier succès majeur de Sargent à la Royal Academy, se déroule en 1887, avec Carnation, Lily, Lily, Rose, une grande composition peinte en extérieur, représentant deux fillettes allumant des lanternes dans un jardin anglais. La peinture est immédiatement acquise par la Tate Gallery.

Son premier voyage à New York puis à Boston comme artiste professionnel a lieu entre 1887 et 1888, période durant laquelle il peint plus de vingt commandes, dont les portraits d'Isabella Stewart Gardner, une mécènes des arts à Boston et Madame Adrian Iselin, femme d'un riche homme d'affaire de New York. À Boston, il participe à sa première exposition personnelle, présentant vingt-deux de ses œuvres[43].

De retour à Londres, Sargent est à nouveau particulièrement occupé. Sa méthode de travail est alors bien rodée, comme celle de nombreux maîtres du portait avant lui. Après avoir obtenu une commande, suite à des négociations qu'il mène en personne, Sargent rend visite à son client pour voir où la peinture sera accrochée puis il fait un tour de la garde robe de son client pour lui choisir une tenue correcte. Certain portraits sont réalisés dans la demeure du client, mais le plus fréquemment à son atelier, bien aménagé en meubles et matériel de fond qu'il choisit pour rendre le meilleur effet[44]. Il requiert de son client de huit ou dix séances de poses. Il entretient généralement son client de quelque agréable conversation et s'interrompt quelquefois pour jouer un morceau de piano. Sargent ne fait que rarement usage de croquis, il préfère généralement commencer à peindre directement à l'huile[45].

Sargent n'a pas d'assistant, il prépare lui-même ses toiles et vernit ses peintures, s'occupant de la photographie, des expéditions et de collecter la documentation. Il demande à peu près cinq mille dollars par portrait, soit l'équivalent de cent trente mille dollars actuels[46]. Certains de ses clients américains font même le déplacement à Londres pour qu'il peigne leur portrait.

Lady Agnew of Lochnaw par Sargent, 1893, National Gallery of Scotland.

Vers 1890, Sargent peint deux portraits, non commandés, l'un de l'actrice Ellen Terry en Lady MacBeth et l'autre de la danseuse espagnole La Carmecita[47]. Sargent est élu membre associé de la Royal Academy, puis devient membre ordinaire trois ans plus tard. Dans les années 1890, il réalise en moyenne quatorze commande de portraits par an, dont le très réussi Lady Agnew of Lochnaw, en 1892. Son portrait de madame Hugh Hammersley reçoit aussi une critique élogieuse pour sa représentation particulièrement vivante d'une des hôtesse londonienne des plus notables. Comme portraitiste, le succès de Sargent est inégalé; ses sujets sont à la fois anoblis et comme pourvus d'une énergie spécifique (Mrs. Hugh Hammersley, 1892). On dit souvent tandis que Sargent est «le Van Dyck de notre époque»[48].

Sargent peint une série de trois portraits de Robert Louis Stevenson. Le second, Portrait of Robert Louis Stevenson and his Wife (1885), est l'un de ses plus célèbres[49]. Il se rend souvent aux États-Unis, en particulier pour répondre aux commandes de ses clients d'Outre-Atlantique et nombre de ses œuvres principales font partie des collections de musées américains. Il réalise d'ailleurs le portraits de deux présidents des États-Unis, Theodore Roosevelt et Woodrow Wilson.

Asher Wertheimer, un négociant en art vivant à Londres, commande à Sargent une série d'une douzaine de portraits de sa famille, il s'agit là de sa plus importante commande de la part d'un même client[50]. Les peintures révèlent une familiarité plaisante entre l'artiste et ses sujets. Wertheimer lèguera la majorité des portraits à la National Gallery[51].

Autoportrait de Sargent, 1907, Florence, Galerie des Offices.

Vers 1900, Sargent est à l'apogée de sa renommée. Le dessinateur Max Beerbohm a fait dix-sept caricatures de lui, rendant familière au public son apparence physique rondouillarde[52], [53]. Sargent se met à voyager davantage et consacre assez moins de temps aux portraits. Son An Interior in Venice (1900), un portrait de quatre membres de la famille Curtis dans leur élégant palace vénitien, est cependant critiqué par Whistler qui parlant du jeu du pinceau de Sargent, le résume par «des bavures partout»[54]. L'un des derniers portraits de Sargent dans son style de virtuose est celui de Lord Ribblesdale, en 1902, élégamment vêtu d'une tenue de chasse. Entre 1900 et 1907, Sargent continue de produire à un rythme élevé, en plus de douzaines de portraits peints à l'huile, il réalise des centaines de portraits simplement dessinés qu'il vend chacun aux alentours de quatre cents dollars[55].

Portrait de Grace Elvina Curzon, 1925, huile sur toile, 127 x 92, 7 cm, Manchester, Currier Museum of Art.

En 1907, âgé de cinquante-et-un ans, Sargent ferme officiellement son atelier. Soulagé, il dit, «Peindre un portrait pourrait être amusant, si on était contraint de faire la conversation en œuvrant … C'est accablant d'entretenir le client et de paraître heureux tandis qu'on se sent malheureux»[56]. Cette même année, il peint son propre portrait, sérieux et modeste, son dernier, pour la fameuse collection d'autoportraits de la Galerie des Offices de Florence[57].

La renommée de Sargent est alors énorme et les musées se disputent ses œuvres. Il décline le titre de chevalier, préférant rester citoyen américain. Dès 1907[58], Sargent abandonne la réalisation de portraits et se concentre alors sur les paysages. Il se rend souvent aux États-Unis lors de la dernière décennie de son existence, dont un séjour de deux ans entre 1915 et 1917. [59]

À l'époque où Sargent termine le portrait de John D. Rockefeller, en 1917, la majorité des critiques le considèrent comme un maître du passé, «un brillant ambassadeur entre ses clients et la postérité». Les Modernistes le traitent plus durement, le considérant comme complètement déconnecté des réalités de la vie américaine et des tendances artistiques émergentes comme le Cubisme et le Futurisme[60]. Sargent accepte calmement la critique mais refuse de changer son opinion négative concernant l'Art moderne. Il réplique, «Ingres, Raphaël et El Greco ont désormais toute mon admiration, ils sont ce que j'aime»[61]. En 1925, peu avant sa mort, Sargent peint son dernier portrait, une toile représentant Grace Curzon. La peinture sera acquise en 1936 par le Currier Museum of Art de Manchester dans le New Hampshire[62].

Aquarelles

Muddy Alligators, 1917, 34.3 x 52.1 cm, Worcester Art Museum, Worcester, Massachusetts.

Lors de sa longue carrière, Sargent a peint plus de deux mille aquarelles, allant de la campagne anglaise à Venise, du Tyrol à Corfou, du Moyen-Orient au Montana ou au Maine ainsi qu'à la Floride, chaque destination lui offrant un trésor de stimulation picturale. Même pendant ses loisirs, s'échappant aux pressions de son atelier, il peint avec une intensité infatigable, fréquemment du matin jusqu'au soir.

On remarquera ses centaines d'aquarelles de Venise, dont nombre d'entre elles sont réalisées sur une gondole. Ses couleurs sont quelquefois extrêmement vives et un analyste remarque, «Tout cela a l'intensité d'un rêve»[63]. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Sargent peint des bédouins, des gardiens de chèvres et des pêcheurs. Au cours de la dernière décennie de sa vie, il produit de nombreuses aquarelles, dans le Maine, en Floride, et dans l'Ouest américain, représentant la faune, la flore, et les peuples autochtones.

Avec ses aquarelles, Sargent peut s'adonner à ses premières inclinations artistiques pour la nature, l'architecture, les peuples exotiques et les nobles paysages de montagne. Dans quelques-unes de ses dernières œuvres on ressent que Sargent ne peint plus que pour lui-même. Ses aquarelles sont exécutées avec une joyeuse fluidité. Il y peint la famille, les amis, les jardins et les fontaines. Famille et amis y sont fréquemment représentés vêtus de costumes orientaux et se reposant dans un paysage ensoleillé qui lui permettent d'utiliser une palette plus vive et d'expérimenter des choses qui ne lui étaient pas permises dans ses commandes (Figure in Hammock, Florida, 1917) [64], [65]. Sa première exposition personnelle importante d'aquarelles à lieu à la Carfax Gallery de Londres en 1905[66]. En 1909, il expose quatre-vingt-six aquarelles à New York, quatre-vingt-trois d'entre elles sont acquises par le Brooklyn Museum[67]. Evan Charteris rédigé en 1927 :

«Vivre avec les aquarelles de Sargent, c'est vivre avec un soleil captif, avec l'éclat d'un monde lisible et lumineux, le reflux des ombres et l'ambiante ardeur du midi.»[68]

Quoiqu'elle ne soit pas unanime, la critique le compare à Winslow Homer, probablement le plus grand aquarelliste américain, les universitaires mentionnent que Sargent maniait facilement la gamme complète, de l'opaque au transparent, des aquarelles, y compris les méthodes utilisées par Homer[69].

Autres œuvres

Pour satisfaire quelque peu l'insatiable demande de riches clients pour ses portraits, Sargent dessina des centaines d'esquisses de portrait au fusain, qu'il appelait des «Mugs». Quarante-six d'entre eux, réalisés entre 1890 et 1916, furent exposés à la Royal Society of Portrait Painters en 1916[70].

Les plus grandes œuvres, par la taille, de Sargent sont des décorations murales qui embellissent les murs de la Boston Public Library. Elle dépeignent l'histoire des religions et les faux dieux du polythéisme[71]. Ils furent fixés aux murs de la bibliothèque au moyen de marouflages.

À son retour en Angleterre, en 1918, après un séjour de deux ans aux États-Unis, Sargent reçut une commande du ministère britannique de l'information afin d'illustrer des scènes de guerre. Dans sa grande composition, Gassed[72] et dans nombre d'aquarelles, il dépeint des scènes de la Grande Guerre[73].

Vie privée

Sargent resta sa vie durant un célibataire qui aimait à s'entourer de sa famille et de ses amis. Parmi les artistes qu'il fréquentait, on peut citer Dennis Miller Bunker, James Carroll Beckwith, Edwin Austin Abbey (qui travailla aussi sur les fresques de la Boston Public Library), Francis Davis Millet, Wilfrid de Glehn, Jane Emmet de Glehn et Claude Monet. Une longue amitié unit Sargent à Paul-César Helleu, qu'il rencontra à Paris en 1878 tandis qu'il était âgé de vingt-deux ans et Helleu de dix-huit. À ces noms, on ajoute quelquefois ceux de Henry James, Isabella Stewart Gardner (qui commanda et acheta des œuvres de Sargent, et lui demanda son conseil pour d'autres acquisitions) [74], mais aussi le roi Édouard VII[75].

Sargent était extrêmement discret quant à sa vie privée, cependant le peintre Jacques-Émile Blanche, qui fut l'un de ses premiers clients, déclara après sa mort que la vie sexuelle de Sargent «était notoirement scandaleuse à Paris ainsi qu'à Venise, Il était un obsédé sexuel.»[76]. La vérité ne sera probablement jamais établie. Certains universitaires suggèrent qu'il était homosexuel. Il fut associé au prince Edmond de Polignac et au comte Robert de Montesquiou. Ses nus masculins révèlent une sensibilité artistique complexe concernant l'anatomie et la sensualité masculine ; ceci est notoire dans son portrait de Thomas E. McKeller, mais également dans Tommies Bathing[77], les nus de Hell et Judgement, mais aussi ses portraits de jeunes hommes, comme Bartholomy Maganosco et Head of Olimpio Fusco[78]. Cependant il entretenait aussi une amitié avec de nombreuses femmes, et une sensualité identique se dégage de ses portraits féminins (en particulier de son Egyptian Girl, 1891) [79]. La possibilité d'une relation amoureuse avec Louise Burkhardt, le modèle de Lady with the Rose, 1882[80], est le plus souvent admise par les spécialistes de Sargent[81].

Critique de son œuvre

Almina, Daughter of Asher Wertheimer, 1908, huile sur toile, 134 x 101 cm, Londres, Tate Gallery.

À une époque où le monde artistique se tourne vers l'Impressionnisme, le Fauvisme et le Cubisme, Sargent pratique son interprétation personnelle du Réalisme, qui fait brillamment référence à Velázquez, Van Dyck et Gainsborough. Sa facilité à paraphraser les maîtres, d'une manière contemporaine, lui amenèrent quantité de commande de portraits, réalisés avec une virtuosité remarquable qui lui valurent le surnom de «Van Dyck de notre époque»[82].

De son vivant, son œuvre génèra quelques remarques critiques de la part de ses pairs : Camille Pissarro écrivit «il n'est pas un passionné, mais plutôt d'un habile interprète»[83], puis Walter Sickert publia une satire, intitulée Sargentolatry[84]. Au moment de sa mort, il fut rejeté comme un anachronisme, une relique du Gilded Age, exclu des tendances artistiques de l'après-guerre en Europe. Prettejohn suggère que le déclin de la réputation de Sargent serait due, en partie, à la montée de l'anti-sémitisme, et de l'intolérance résultant de la «célébration de la prospérité juive»[85]. On suggéra que l'exotisme[86] de son œuvre avait un attrait spécifique pour les clients juifs qu'il peignit dès les années 1890.

Cela est manifeste dans son portrait d'Almina, Daughter of Asher Wertheimer (1908), dans lequel, le sujet est vêtu d'un costume persan, un turban incrusté de perles, et jouant d'un sarod indien, tous accessoires conçus pour transmettre sensualité et mystère. Si Sargent utilisa ce portrait pour explorer les questions d'identité et de sexualité, il semble par contre qu'il emporta la ferveur du père du sujet, Asher Wertheimer, un riche marchand d'art juif[87].

Parmi les plus grands détracteurs de Sargent, on compte l'influent critique d'art anglais, Roger Fry, du Bloomsbury Group, qui lors de la rétrospective Sargent, en 1926, à Londres, discrédite son œuvre pour manque d'esthétisme, «Merveilleux en effet, mais le plus merveilleux de cette merveilleuse performance ne devrait jamais être confondu avec celle d'un artiste.»[88] Dans les années 1930, Lewis Mumford conduit un cœur de ses plus sévères critiques, «Sargent n'est finalement qu'un dessinateur … une habile main d'œuvre, un effet des plus fringant pour les yeux, ne peuvent dissimuler le vide d'esprit de Sargent, ou le mépris cynique et la superficialité d'une certaine partie de son travail.» La dévaluation de Sargent est aussi en partie attribuée à sa vie d'expatrié qui le fait paraître moins américain à une époque où l'«authentique» art socialement-conscient américain, illustré par le Stieglitz circle et l'Ashcan School, est en pleine ascension[89].

Malgré une longue période de critiques défavorables, la popularité de Sargent reprit dans les années 1950. Dans les années 1960, une renaissance de l'art victorien et de nouvelles études sur Sargent confortèrent sa réputation[90]. Sargent fit l'objet d'expositions dans les plus grands musées, dont une rétrospective au Whitney Museum of American Art en 1986, et , en 1999, une exposition itinérante qui fut présentée au Boston Museum of Fine Arts, à la National Gallery of Art de Washington D. C. ainsi qu'à la National Gallery de Londres.

En 1986, Andy Warhol dit que Sargent «rendait chacun séduisant. Plus grand. Plus mince. Mais tous avaient du caractère, chacun d'entre eux avait un caractère différent.» À cette époque aussi, le critique Robert Hughes salua Sargent comme «l'insemblable témoin du pouvoir masculin et de la beauté féminine en un jour qui, comme le nôtre, a payé un tribut excessif à tous deux»[91].

Œuvres choisies

Notes et références

  1. Stanley Olson, John Singer Sargent : His Portrait, St. Martin's Press, New York, 1986, p. 1, (ISBN 0-312-44456-7)
  2. Olson, p. 2
  3. Olson, p. 4
  4. Trevor Fairbrother, John Singer Sargent, Harry N. Abrams, New York, 1994, p. 11, (ISBN 0-8109-3833-2)
  5. Olson, p. 9-10
  6. Olson, p. 15
  7. Olson, p. 18
  8. Carl Little, The Watercolors of John Singer Sargent, University of California Press, Berkeley, 1998, p. 7, (ISBN 0-520-21969-4)
  9. Olson, p. 23
  10. Olson, p. 27
  11. Olson, p. 29
  12. Fairbrother, p. 13
  13. Little, p. 7
  14. Fairbrother, p. 13
  15. Little, p. 7
  16. Olson, p. 46
  17. Elizabeth Prettejohn, Interpreting Sargent, p. 9. Stewart, Tabori & Chang, 1998.
  18. Olson, p. 46
  19. Prettejohn, page 14, 1998.
  20. Prettejohn, p. 13, 1998.
  21. Olson, p. 70
  22. El Jalero qui se trouve au Isabella Stewart Gardner Museum de Boston. Une esquisse particulièrement aboutie de ce tableau est passée en vente aux enchères publiques le 14 novembre 2008 à Paris (cf. article dans La Gazette de l'Hôtel Drouot n°40 - 21 novembre 2008, p. 77), atteignant un prix-record français pour un de ses dessins.
  23. Olson, p. 73
  24. Fairbrother, p. 33
  25. Olson, p. 80
  26. Ormond, Richard : "Sargent's Art", John Singer Sargent, pp. 25-7. Tate Gallery, 1998. (ISBN 9780691004341)
  27. Ormond, p. 27, 1998.
  28. Fairbrother, p. 40
  29. Richard Ormand et Elaine Kilmurray, Sargent : The Early Portraits, Yale University Press, New Haven, 1998, p. 114, (ISBN 0-300-07245-7)
  30. Fairbrother, p. 45
  31. Olson, p. 102
  32. Ormand et Kilmurray, p. 113
  33. Fairbrother, p. 47
  34. Fairbrother, p. 55
  35. Noël, p. 104
  36. Ormond, p. 28, 1998.
  37. Fairbrother, p. 43
  38. Olson, p. 107
  39. Fairbrother, p. 61
  40. Olson, plate XVIII
  41. Ormand et Kilmurray, p. 151
  42. Fairbrother, p. 68
  43. Fairbrother, p. 70-2
  44. Olson, p. 223
  45. Ormand et Kilmurray, p. xxiii
  46. Fairbrother, p. 76, valeur mise à jour grâce au CPI calculator de 2008 sur http ://data. bls. gov/cgi-bin/cpicalc. pl
  47. Fairbrother, p. 79
  48. Ormond, page 28-35, 1998.
  49. John Singer Sargent Virtual Gallery, "Robert Lewis Stevenson and his Wife"
  50. Ormond, p. 169-171, 1998.
  51. Ormond, p. 148, 1998.
  52. Fairbrother, p. 97
  53. Little, p. 12
  54. Fairbrother, p. 101
  55. Fairbrother, p. 118
  56. Olson, p. 227
  57. Fairbrother, p. 124
  58. «Dans l'histoire du portrait, il n'existe pas d'autre exemple d'un artiste majeur abandonnant sa profession et fermant sa boutique de manière aussi abrupt.» Ormond, Page 38, 1998.
  59. Kilmurray, Elaine : "Chronology of Travels", Sargent Abroad, page 242. Abbeville Press, 1997.
  60. Fairbrother, p. 131
  61. Fairbrother, p. 133
  62. Currier Museum of Art, "Grace Elvina, Marchioness Curzon of Kedleston" retrieved 4/5/2007 Currier Museum
  63. Little, p. 11
  64. John Singer Sargent's Figure in Hammock, Florida, John Singer Sargent Virtual Gallery.
  65. Prettejohn, page 66-69, 1998.
  66. Fairbrother, p. 148
  67. Ormond, page 276, 1998.
  68. Little, p. 110
  69. Little, p. 17
  70. John Singer Sargent Virtual Gallery, "Royal Society of Portrait Painters"
  71. The Sargent Murals at the Boston Public Library
  72. John Singer Sargent's Gassed, John Singer Sargent Virtual Gallery
  73. Little, p. 135
  74. Kilmurray, Elaine : "Traveling Companions", Sargent Abroad, page 57-8. Abbeville Press, 1997.
  75. Kilmurray : "Chronology of Travels", page 240, 1997.
  76. Fairbrother, Trevor John Singer Sargent : The Sensualist (2001) ISBN 0-300-08744-6, Page 139, Note 4
  77. John Singer Sargent's Tommies Bathing, John Singer Sargent Virtual Gallery
  78. Little, p. 141
  79. John Singer Sargent's Egyptian Girl, John Singer Sargent Virtual Gallery
  80. John Singer Sargent's Lady with the Rose (Miss Charlotte Louise Burckhardt) , John Singer Sargent Virtual Gallery.
  81. Ormond, page 14, 1998.
  82. Paroles d'Auguste Rodin, quand il découvrit The Misses Hunter en 1902. Ormond et Kilmurray, John Singer Sargent : The Early Portraits, page 150. Yale University, 1998.
  83. Rewald, John : Camille Pissarro : Letters to his Son Lucien, page 183. Routledge & Kegan Paul, 1980.
  84. Ormond, page 276, 1998.
  85. Prettejohn, page 73, 1998
  86. L'ami de Sargent, Vernon Lee fait référence à son «amour revendiqué pour l'exotisme … de son amour inavoué des types de beautés rares, pour leur invraisemblable élégance», Charteris, Evan : John Sargent, page 252. London and New York, 1927.
  87. Ormond, page 169-171, 1998.
  88. Prettejohn, page 73, 1998.
  89. Fairbrother, p. 140
  90. Fairbrother, p. 141
  91. Fairbrother, p. 145

Sources

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